Interview B.O : LoW Entertainment, le trio de MEDECIN DE CAMPAGNE

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- Publié le 05-04-2016




Le trio LoW Entertainment (Alexandre Lier, Sylvain Ohrel et Nicolas Weil) est à l'affiche avec MEDECIN DE CAMPAGNE pour lequel ils retrouvent le réalisateur Thomas Lilti après HIPPOCRATE (2014). Rencontre dans le cadre de la participation mensuelle de Cinezik à l'émission "Vive le cinéma" de Aligre FM.

 Ecoutez l'interview au sein de l'émission de radio :


Cinezik : Comment avez-vous commencé à écrire de la musique pour le cinéma ?

LoW Entertainment : Notre première musique de film remonte à 2006 avec Lisa Azuelos pour COMME T'Y ES BELLE!. Mais notre parcours a tout de même débuté avant. On a commencé par de la musique de pub, pour le plaisir, puis au début des années 2000 on a travaillé pour les courts-métrages, avec également de l'habillage pour les chaînes de télévision... tout ce qui permet de gagner un peu d'argent, tout en essayant de rentrer dans le milieu du cinéma qui n'est pas forcément très accessible. Il y a beaucoup de concurrence et de gens très talentueux. Petit à petit, depuis les années 2010, tout s'accélère, on a de plus en plus de films à l'affiche !

Comment procédez-vous pour écrire une musique à trois ?

L.E : On s'engueule (rires). Nous sommes un collectif où chacun a ses compétences. On a la chance de vivre une ère numérique assez souple où chacun peut proposer des pistes de son côté avant de faire le procès (de mettre en commun). Dans le cas de MÉDECIN DE CAMPAGNE, on a beaucoup travaillés ensemble dans le studio. Tout dépend des projets et des demandes. C'est aussi en fonction de nos compétences à chacun. Nicolas a une formation dans la production, la technique et l'ingénierie. Alex a fait une école de jazz aux États-Unis, tandis que Sylvain a une formation à la fois classique et pop. Ainsi s'il s'agit de faire du jazz c'est Alexandre qui s'y colle, s'il s'agit de faire de la bluette, ce sera plus Sylvain, et s'il s'agit de faire du métal HardTech ce sera plus Nicolas. Cette variété des sensibilités permet de s'adapter en fonction des films.

Avec MÉDECIN DE CAMPAGNE (sorti le 23 mars 2016), c'est la première fois que vous retrouvez un réalisateur, il s'agit de Thomas Lilti pour lequel vous avez fait HIPPOCRATE...

L.E : On était très heureux que Thomas ait envie de retenter l'aventure avec nous. Quand on est un jeune réalisateur, l'horizon est vaste, il serait tout à fait légitime de vouloir différencier les expériences. Mais le parti-pris de Thomas pour cette fois a été de reconduire une équipe avec laquelle ça avait bien fonctionné la première fois. On était très content ! Même si artistiquement ce n'est pas forcément plus facile.

Dans quelle mesure cela a été compliqué pour ce deuxième film avec Thomas Lilti ?

L.E : On était très contents d'être associés au film très en amont, de réfléchir à des thèmes à la lecture du scénario. Mais cela ne nous a pas forcément facilité la tâche. Ce fut un vrai chemin, une vraie recherche. On a mis du temps à trouver l'équilibre de l'histoire qui comporte des choses assez dures et la dynamique des personnages. On était portés par la dureté et la tristesse de certains sujets traités, ce qui nous a un peu égarés, car finalement le vrai fil était l'énergie des personnages.

C'est la première fois que vous interveniez en amont ?

L.E : Non, dans le cas de PARTY GIRL (2014), on avait besoin de créer de la musique avant le tournage à la demande des réalisatrices et du réalisateur qui en avaient besoin (ils étaient trois comme nous : Marie Amachoukeli-Barsacq, Claire Burger, Samuel Theis). On s'est retrouvés à faire toutes sortes de musique. On peut penser que c'est simple d'aller chercher l'âme du film avec les réalisateurs sur le papier, mais en fait pas du tout, car le film va ensuite changer à la post-production. Un film est un être vivant. Quand il arrive au montage il devient autre chose. Par exemple, pour HIPPOCRATE, les premières versions du montage étaient beaucoup plus comiques. C'est au montage que s'est trouvé l'équilibre du film en enlevant des scènes qui le rendaient plus proche de la comédie pour lui donner un peu plus de profondeur et d'émotion. Quand on lit un scénario, on arrive avec un apriori, on se fait une représentation du film qui n'est pas forcément juste. C'est ce qui nous a un peu compliqué la tâche pour MÉDECIN DE CAMPAGNE. On avait une vision du film, Thomas avait la sienne, mais c'était deux visions du film qui préexistaient au film. Une fois que le film était fini, il a fallu trouver autre chose.

Votre musique peut très bien s'écouter seule comme un morceau de pop (dans un format guitare/batterie)... Pensez-vous au cinéma être proches de votre propre style ?

L.E : C'est vrai qu'avec les films de Thomas on a eu la chance de pouvoir creuser notre propre sillon. Mais pour PARTY GIRL on a fait beaucoup de morceaux qui n'étaient pas du tout notre style, qui correspondaient à la démarche de faire une musique pour le décor. Le film est très naturaliste, il y avait beaucoup de scènes de boite de nuit, il fallait imaginer la musique de ce lieu. On a fait beaucoup de chansons pour ce film, certaines ne sont pas restées à l'image. On a fait de la folk, de la pop un peu allemande, de la bossa-nova, de la Hard Tech, du R&B, de la House, et même du Ragga !

Dans PARTY GIRL, comment toutes ces musiques différentes se construisent ensemble ?

L.E : On essaie d'apporter une certaine cohérence entre les univers au sein d'un même film. On apporte cette cohérence aussi par les instruments qu'on a l'habitude d'utiliser et qui reviennent souvent. Cela donne une couleur, avec une certaine guitare, un clavier Rhodes, un synthétiseur...

Votre musique côtoie aussi souvent des titres préexistants. Par exemple chez Thomas Lilti, on entend Herman Dune à la fin d'HIPPOCRATE et Nina Simone à la fin de MÉDECIN DE CAMPAGNE...

L.E : Ce sont des chansons que Thomas écoutait pendant le tournage. Il a donc fait coïncider le film avec cette envie de mettre cette musique. C'était le point de départ. On pense toujours à ce qu'on aurait pu faire à la place, mais c'était un peu compliqué de se mesurer à Nina Simone.

Votre autre actualité est WEST COAST (sortie le 27 avril 2016). C'est le premier film de Benjamin Weill, encore un premier film après HIPPOCRATE et PARTY GIRL...

L.E : Sur 6 films, nous avons fait 4 premiers films... WEST COAST est l'histoire de trois collégiens qui vont rentrer au lycée et vont devoir se séparer. C'est ce qu'on appelle une "Bromance", un mélange de romance et d'amitié entre garçons. Ce sont trois garçons en Bretagne qui se prennent pour des rappeurs, alors qu'ils vivent dans un village de Quimper assez calme... Notre musique est ici un peu comme de l'Americana, de la folk...

Interview réalisée à Paris le 4 avril 2016 par Benoit Basirico
Dans le cadre de l'émission "Vive le cinéma" sur Aligre FM.

 

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