NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE ORIGINALE :
Gabriel Yared fait la rencontre du réalisateur italien Pietro Marcello, qui avait fait appel à Marco Messina sur son premier film "Martin Eden" (2019). Sa partition orchestrale intègre la harpe, la mandoline, des flûtes, hautbois, violoncelle, cor... conférant à cette chronique familiale d'époque et cette romance mystérieuse les atours d'un conte hors du temps. Un sentiment de fragilité est soutenu par l'emploi de la sonorité critalline du Glass Harmonica. Nous y apercevons une jeune femme (Juliette Jouan) dans une rivière telle une sirène. Fille d'un travailleur manuel de classe inférieure, elle aspire à devenir poète et musicienne, et embrasse un jeune aventurier (Louis Garrel). Elle interprète quelques chansons originales composées par Gabriel Yared ("Hirondelle", "Etoile", "Si tu es une fille"...), tandis que le père joue de l'accordéon. Le film est sur la croyance en ses rêves et l’émancipation de son milieu. Oscillant entre dureté et poésie, le film ménage des moments presque muets, où la musique prend toute la place sans les sons, ou au contraire le son (de l'eau, du vent) est le seul élément auditif. Le placement musical est aussi affuté, jamais pendant les moments forts (d'amour ou de violence).
(Au cinéma le 11-01-2023)
Voir le tracklist du film
[BO disponible]
Le drame social de Ursula Meier s'ouvre par une puissante scène inaugurale de violence intra-familiale entre une mère et sa fille filmée au ralenti, sur fond de musique classique ("Nisi Dominus, RV 608: Cum dederit" de Antonio Vivaldi). Ensuite, les personnages s'expriment par la musique comme pour compenser l'éloignement imposé par une décision de justice et combler un mutisme, la mère (Valeria Bruni Tedeschi) par le piano (qui joue "Nocturne n°2" de Chopin), la fille (Stéphanie Blanchoud) par la guitare et le chant (pour une composition de Benjamin Biolay qui joue son compagnon). Par ailleurs, la partition de Jean-François Assy propose un violoncelle poignant qui revient à plusieurs reprises comme pour tisser un fil émotionnel. On y entend aussi le jazz de Sidney Bechet ("Indian Summer") le soir de Noël.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Nicolas Errèra retrouve Ken Scott sur cette comédie-dramatique québécoise après "L'Extraordinaire Voyage du fakir" (2018) sur les retrouvailles de quatre frères à la mort de leur père. La partition apporte par contraste une énergie positive au deuil, avec des cordes insouciantes et un sifflement insufflant une idée du bonheur. Une guitare electrique rugueuse représente les frustrations familiales sur le point d’éclater tandis qu'une guitare acoustique doublée d'une présence vocale ou un piano convoquent la nostalgie. Le compositeur signe aussi une chanson originale interprétée par Craig Walker, "Drop the Rock".
(Au cinéma le 11-01-2023)
Alex Beaupain signe la musique de la comédie de Julien Guetta avec dans le prologue une allusion aux musiques de westerns par Morricone, puis un thème mélodieux à la guitare pour les sentiments familiaux et les souvenirs, pour enfin entreprendre un mouvement de tango (percussions, clarinette, violon). La partition progresse ainsi comme le récit (histoire de deux frères - Grégoire Ludig & Jean-Paul Rouve - que tout oppose), partant de l'affrontement pour se diriger vers la réconciliation. Catherine Ringer signe la chanson de fin, "Cadors". On y entend aussi Philippe Lavil et Renaud.
(Au cinéma le 11-01-2023)
[BO disponible]
Lire les propos du compositeur
Le groupe de blues créole Delgres signe la musique - et la chanson originale "Watch Out" - du premier film de Jimmy Laporal-Trésor sur la guerre de deux gangs de jeunes de banlieue dans le Paris de 1984, une France des débuts du hip-hop, et où s'affrontent les Punks, Rastas, Gothiques, Skinheads. Un piano et des textures aériennes amènent la fragilité ("La fêlure", "le pardon") tandis que des guitares electriques et percussions ("Guet-apens", "non-retour", "Représailles") convoquent l'affrontement. La partition se partage ainsi entre une douceur intime et l'expression rythmique d'une violence.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Le canadien Mocky compose pour la comédie ensoleillée de Marc Fitoussi quelques notes teintées de désespoir pour refléter la tristesse de Blandine (Olivia Côte) contrastant avec la joie de Magalie (Laure Calamy) qui aime tant le disco qu'elle le diffuse dans les lieux qu'elle fréquente. Un grand désarroi entoure les retrouvailles de ces deux amies inséparables à l'adolescence et contraste avec les rires de surface. La musique participe à ce ton à double face.
(Au cinéma le 11-01-2023)
LES AUTRES FILMS :
Alex Weston signe la musique du thriller de Lauren Hadaway avec des cordes répétitives rugueuses et obsédantes (rappelant Philip Glass), évoluant avec détermination pour soutenir l'esprit de compétition opérant au sein d'un club d'aviron universitaire.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Christopher Young (" Hellraiser", "Simetierre") signe la musique du film d'horreur de Oliver Park avec de longues plages (allant de 5 à 15') lancinantes et terrifiantes proposant des dissonances, des grondements, des grognements vocaux, ainsi qu'une voix d'enfant qui entonne une chanson originale, "Hear the Souls Who Weep", interprétée par la jeune Carli Duda.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Giovanni Mirabassi (compositeur régulier de Emmanuel Mouret) signe la musique de la comédie romantique et musicale de Gérome Barry sur un jeune Parisien timide qui découvre les pouvoirs surnaturels d’un vieux standard jazz qui agit comme un élixir d’amour sur la personne qui l’entend. Dans ce film sur le jazz, la partition se partage entre du piano jazz dans le style des années 20, du swing, avec les musiciens qui jouent à l'image (sous forme de vraies jam sessions). Giovanni Mirabassi a imaginé pour eux des standards inédits, rendant hommage aux premiers noms du jazz comme Jelly Roll Morton ou Fats Waller. Avec des chansons interprétées par Tatiana Eva-Marie (Maria dans le film), notamment "The Sound of Love" après laquelle court Théodore (icnarné par le réalisateur lui-même, Gérome Barry) pendant tout le film. Le guitariste Vinny Raniolo participe pour la couleur manouche ainsi que le saxophoniste et clavieriste Corentin Giniaux.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Santa Ratniece signe la musique du film de guerre hongrois de Dénes Nagy centré sur le point de vue d'un paysan enrôlé en 1943 dans l’Union Soviétique sous occupation allemande. La partition parcimonieuse et épurée préserve l'immersion dans un cadre naturel, ménageant les sons de la forêt marécageuse où s'embourbent les soldats, soutenant délicatement la tension du champ de bataille et l'état de sidération du fermier au visage impassible. Le drame humain est relaté du point de vue du personnage quasiment de tous les plans et par le hors champs sonore et des textures à la fois angoissantes et lumineuses.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Jean-Benoît Dunckel signe la musique du premier film de Dinara Drukarova avec une musique quasi industrielle, faite de textures se mêlant au vent et aux bruits du bateau, d'accords inachevés, de sons bruts et planants, doux et dérangeants, oniriques et hydrauliques, pour soutenir l'expédition de Lili (incarnée par la réalisatrice elle-même) qui quitte tout pour partir en mer à bord d'un chalutier de pêcheur.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Le documentaire de Véréna Paravel et Lucien Chastaing-Taylor est une plongée dans le corps humain, au bout des outils du chirurgien et d'une caméra telescopique, avec les images d'organes arrachés. Le corps est un monde cosmique, silencieux, ou avec des textures bourdonnantes. Le quotidien des médecins est aussi filmé de la même manière, avec une caméra clinique qui s'attarde sur des nuques jusqu'à une fête finale dans laquelle l'image plonge dans le détail d'un tableau représentant des corps nus, sur la musique de "I Will Survive" de Gloria Gaynor et "Blue Monday" de New Order, titre qui parait alors achever une expérience physique et sensorielle inédite.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Rauelsson signe la musique du drame italien de Emanuele Crialese sur une famille dysfonctionnelle et fragmentée à Rome dans les années 1970, relatée à partir des souvenirs d'une mère (Penélope Cruz). On y entend des chansons italiennes de l'époque, notamment une version de l'air de "Love Story" (par Francis Lai, 1970) repris vocalement en 1971 par Patty Pravo et Johnny Dorelli.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Paul Wiley signe la musique du film d'horreur de Damien Leone.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Documentaire musical de Alain Gomis sur le pianiste et compositeur Thelonious Monk conçu à partir d'images d'archive télévisées.
(Au cinéma le 11-01-2023)
David Grumel signe la musique du documentaire de Marie Montvuagnard, Caroline Dragacci, Mathieu Coffin.
(Au cinéma le 11-01-2023)
Fabian Römer signe la musique du téléfilm allemand de Torsten C. Fischer.
directement sur ARTE (le 13-01-2023)
Emily Bear signe la musique du film d'aventure familial de Stephen Herek avec une partition orchestrale ample, lyrique et insouciante, associée à l'image d'un chien courant dans des paysages majestueux des Appalaches, chaîne de montagnes située dans l'est des États-Unis, et des cordes plus inquiétées ou héroïques à mesure qu'avance la recherche du chien perdu.
Exclusivement sur Netflix (le 13-01-2023)
Le compositeur polonais Jimek (de son vrai nom Radzimir Debski) signe la musique de la série de comédie polonaise de Kalina Alabrudzinska & Piotr Domalewski.
Saison 2 sur Netflix (le 11-01-2023)
La musique de la série de Robert Siegel sur un immigrant indien qui est devenu le fondateur du plus grand empire de strip-tease masculin au monde est signée par Siddhartha Khosla. La partition se partage alors entre des titres dansants (rythmiques electro), des sonorités orientales (un oud) enrichies d'une présence vocale, ainsi que des cordes et un piano pour la dimension plus intime jusqu'à un final épique.
8 épisodes sur Disney+ (le 11-01-2023)
Trevor Morris signe la musique du film historique de Jeb Stuart, spin-off de "Vikings".
Saison 2 sur Netflix (le 12-01-2023)
Iván Martínez Lacámara et Manel Santisteban retrouvent Álex Pina et Esther Martínez Lobato sur cette série espagnole après "El Embarcadero" (2020).
Saison 3 sur Netflix (le 13-01-2023)
Cristobal Tapia de Veer (saison 1) et Rupert Gregson-Williams (saison 2) signent la musique de cette série à suspense créée par David Weil et interprétée par Al Pacino.
Saison 2 sur Amazon (le 13-01-2023)
Trevor Gureckis signe la musique de cette série horrifique initiée par M. Night Shyamalan avec des sonorités inquiétantes (clarinette, violon désaccordé, cloches), des surgissements sonores pour entretenir la peur, et un motif principal angélique pour illustrer le nourisson au coeur du récit.
Saison 4 sur Apple TV+ (le 13-01-2023)
Andrew Lockington signe la musique de la série policière de Hugh Dillon & Taylor Sheridan.
Saison 2 sur Paramount+ (le 15-01-2023)
Morgan Kibby & Daniel Wohl signent la musique de la série d'épouvante de Channing Powell.
6 épisodes sur OCS (le 15-01-2023)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)