Bruno Coulais retrouve la cinéaste française Anne Fontaine après MON PIRE CAUCHEMAR (2011) avec des pièces pour piano, harpe et octuor à cordes. De pizzicati en pizzicati, l’octuor mène la mesure tandis que tour à tour, piano, vibraphone, violoncelle et harpe se répondent pour créer l'ambiance singulière de ce film flaubertien teinté d’humour et d’élégance britannique. On y entend aussi les chansons "Square 1234" d’Alice Lewis, " Bambou" d’Alain Chamfort, et "Can You" de Rubin Steiner.
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Générique fin (2:58)
2. Le mariage de Gemma (1:13)
3. Le départ de Bressigny (0:24)
4. Les cosmos (1:16)
5. Traveling voiture (0:38)
6. Flashback Londres (1:05)
7. Le bal de Gemma (1:24)
8. Le regard d'Hervé (0:47)
9. La lettre de Martin (1:28)
10. Le SMS d'Hervé (0:53)
11. Flashback Charlie (1:01)
12. Au cimetière (1:06)
13. Square 1234 - Alice Lewis (2:48)
14. Bambou - Alain Chamfort (5:11)
15. Can You - Rubin Steiner (3:58
J'ai pensé que ce serait intéressant d'alterner entre une mélodie anglaise, propre à Gemma, et une musique de film proprement dite. Avec Bruno, on a cherché une voix féminine pure et gracieuse et on a été séduit par celle du groupe Moriarty. De son côté, Bruno a composé la musique en amont pour trouver un ton particulier, à la fois tonique et ironique, sans être psychologisant ou romantique. Ce qui m'a plu, c'est qu'il s'agit d'une partition qui va de l'avant, mais qui n'est ni figurative, ni redondante par rapport à l'action. C'est un vrai plaisir de travailler avec Bruno, qui sait se montrer très souple sans renoncer à son univers propre.
Anne Fontaine accorde une attention toute particulière à la musique et tout se construit lors du montage. Cela nous évite l'abominable écueil des musiques temporaires qui appartiennent à d'autres films. Nous lançons des pistes que nous analysons après les projections. La musique s'élabore ainsi d'une façon organique.
Ce n'est en aucun cas une musique de comédie (une musique qui force le rire) mais plutôt un personnage autonome au service de l'émotion. Je crois que le film imposait une instrumentation acoustique avec très peu de sons synthétiques. C'est pourquoi j'ai utilisé une petite formation de cordes, une harpe et un piano. Il fallait veiller à ce que la musique parcoure le film sans poids avec des élans rythmiques, parfois grinçants, qui relancent l'action.
Nous avons enregistré la musique à Paris, au studio Ferber avec un orchestre de chambre dirigé par Laurent Petitgirard et des solistes comme Florent Boffard, Christophe Guiot, Jean-Philippe Audin...
Gemma Bovery est le premier long métrage de cinéma sur lequel je suis intervenu. J'ai rencontré Anne Fontaine très en amont du tournage, après avoir lu le scénario de Gemma Bovery. Elle m'a parlé de sa vision de l'histoire, des personnages, du ton général du film et des caractères de chacun des protagonistes. J'ai tenté alors de trouver différentes approches musicales, je lui ai soumis un grand nombre de titres, chansons, pièces musicales qu'Anne a écartés, conservés, souhaités réécouter régulièrement, pour finalement fixer son choix sur tel ou tel morceau afin d'illustrer un personnage, une séquence ou une ambiance des scènes concernées.
C'est Anne qui a choisi de demander à Bruno Coulais d'écrire le score de la musique originale. Elle avait déjà travaillé avec lui précédemment et souhaitait sa collaboration pour Gemma Bovery. Je
connaissais évidemment le travail de Bruno et j'ai été enchanté d'avoir à travailler avec lui. C'est un homme talentueux, courtois et chaleureux, doublé d'un grand professionnel ; j'ai été fasciné par la qualité de son écoute attentive et par l'énergie qu'il a mise à ce que sa musique corresponde à la fois au plus près des souhaits d'Anne Fontaine et à la cohérence de sa partition.
Mon rôle en ce qui concerne ce score a été d'organiser au mieux les conditions de réalisation de cette musique originale dans le cadre du budget qui m'avait été confié et qui est une composante importante de cette mission.
J'ai donc suivi l'avancée du travail de composition de Bruno Coulais en relation avec Anne Fontaine et Annette Dutertre, la monteuse du film, et coordonné l'enregistrement et le mixage de la partition pour que les enregistrements soient bien disponibles en totalité avant le mixage définitif du film.
La musique de Gemma Bovery est une très belle partition de Bruno Coulais qui imprime au film une couleur à la fois mélodique et très rythmique, en adéquation complète, de mon point de vue, avec la nature du personnage de Gemma Bovery et de son caractère trempé et avec la personnalité de Martin Joubert, le personnage incarné par Fabrice Lucchini.
Les musiques additionnelles sont, je l'espère, en harmonie avec le sujet de chacune des scènes qu'elles illustrent. Je ne suis pas responsable du choix de tous les morceaux, c'est vraiment Anne Fontaine qui a décidé, au final, de chacune des œuvres utilisées en choisissant elle même des titres que parfois je ne lui avais pas présentés. Mon travail consiste également à négocier les droits d'utilisation de chacun des titres utilisés avec tous les ayants droit, ce qui n'est pas la partie la plus facile ni la plus créative, mais absolument indispensable.
Avec : Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Jason Flemyng
Genre : Comédie
Nationalité : Français
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