Romaric Laurence retrouve pour ces célèbres aventures familiales le réalisateur Antoine Blossier après le film d'horreur "La traque" (2010) et la comédie "A toute épreuve" (2014). Rémi, sans famille, est affublé d'une comptine qu'il fredonne et qui représente son identité et ses origines.
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Rémi sans famille (Générique début) 2:09
2. Excursion nocturne 1:14
3. Une comptine, ma comptine Thibault Sallès Romaric Laurence 3:15
4. Rémi et Roussette, pt. 1 Thibault Sallès Romaric Laurence 3:36
5. Rémi et Roussette, pt. 2 Thibault Sallès Romaric Laurence 2:04
6. Départ pour Chavanon 3:12
7. Vitalis emmène Rémi 1:30
8. Arrivée à Ussel 1:31
9. La marche musicale 1:26
10. L'apprentissage 2:19
11. Cauchemar de Vitalis 2:02
12. Rémi chante dans les champs Thibault Sallès Romaric Laurence 2:18
13. Rencontre de Lise 1:38
14. Vitalis emprisonné 3:27
15. Lise et Rémi 1:30
16. Retour de Vitalis 0:46
17. Rémi quitte Lise 2:07
18. Attaque des loups 2:07
19. Concerto opus 64 Robert Stepanian David Naulin 2:07
20. La dame de l'auberge et joli-cœur 3:22
21. La lettre de Lise 2:22
22. Arrivée chez les Driscoll 1:20
23. Vitalis quitte Rémi 1:44
24. Rémi seul chez les Driscoll 8:23
25. L'église abandonnée Thibault Sallès Romaric Laurence 4:00
26. Rémi retrouve sa mère 5:20
27. Garde confiance Les Petits Chanteurs à La Croix De Bois 2:01
28. Rémi sans famille (Générique de fin) 2:18
29. Lise et Rémi (Thème au piano) 1:40
Je tenais à ce que la musique soit symphonique et thématique, à l'image des grandes compositions françaises comme celles de Michel Legrand ou Vladimir Cosma, tout en s'imprégnant des sonorités de John Williams et de Danny Elfman, les compositeurs de Spielberg et Burton. Elle devait avoir du souffle, de l'ampleur, de l'énergie. Sacré challenge ! Il s'agissait de tout mettre dans un shaker, bien remuer, digérer, jusqu'à trouver l'identité du film. Romaric Laurence, avec qui j'ai fait tous mes longs métrages, a d'abord eu très peur de ce défi. Il a commencé par composer la comptine que chante Rémi, s'en est éloigné, et y est finalement revenu : tous les thèmes qu'il a composés partent de là. Sa musique est très présente dans le film - elle dure soixante-douze minutes, la moyenne d'un film américain, contre quarante-deux minutes en France. Personnellement, je trouve son travail admirable. Le film n'aurait pas cette identité sans sa musique.
J'avais déjà travaillé les deux précédents film d'Antoine Blossier. Je ne vais pas vous cacher que pour moi, ce genre d'univers c'était l'inconnu. Au début j'étais un peu réticent car nous avions travaillé sur des films complètements différents (action, thriller et aventure). Mais à la lecture du scénario, l'empreinte du film était déjà très présente. Un film d'époque avec beaucoup de musique thématique et des orchestrations très riches. Ce film se voulait touchant et magique sous une forme de conte. Antoine m'avait demandé de réfléchir à une comptine comme point de départ afin qu'il puisse l'utiliser lors du tournage. Il évoquait Michel Legrand, Ennio Morricone et Vladimir Cosma comme influence. Que de belles références de musique de film à mes yeux ! J'ai composé la comptine très rapidement de mémoire en quelques minutes au piano. Mais je ne lui ai pas envoyé tout de suite, doutant de son efficacité sur ce merveilleux film. Après quelques échanges avec Antoine, je lui ai envoyé la comptine piano/voix. Je me souviens très bien de cette soirée où il m'a répondu dans les minutes qui ont suivi l'envoi. Pour lui c'était une évidence, c'était la comptine de Rémi. Je l'ai ensuite retravaillé pour l'enrichir et qu'elle se décline. Tout est parti de là.
Malgré cette "routine" que nous avons mise en place depuis son premier film, chaque film d'Antoine est différent. Il a cette faculté de changer de casquette en fonction du film. Il se plonge dans un univers musical différent à chaque film. Pour lui, la musique de film est d'une importance capitale. Antoine fait partie de ses réalisateurs que j'appelle "les réalisateurs musicaux". Il n'écoute que de la musique de film. C'est donc une collaboration très particulière comparée à des réalisateurs moins portés sur la musique à l'image. Pour la musique de Rémi, nous étions d'accord sur une musique thématique. Des thèmes forts pour certains des personnages et certaines situations. Connaissant bien Antoine, je voyais que mes premières propositions ne correspondaient pas à la vision de son adaptation. Après quelques semaines, j'ai décidé de me recentrer sur la comptine. Elle devait rester le fil conducteur. Je me suis donc enfermé un week-end entier à travailler sur la séquence la plus longue du film (sept minutes) et l'une des plus touchantes, la scène finale. J'ai axé ma composition sur les échanges que nous avions eus Antoine et moi sur l'importance de ressentir la comptine sur une grande partie du film. Pendant deux jours, je suis mis en tête d'articuler ces sept minutes de musique autour de cette comptine. C'est à ce moment-là que j'ai senti que j'avais l'univers de Rémi. D'ailleurs Antoine a laissé ces sept minutes de musique à l'image sans aucune retouche. Ce fut un réel plaisir de travailler avec Antoine sur ce film, notre relation depuis toutes ces années est aujourd'hui fondée sur la confiance. Parfois il m'aiguille et inversement. Il me dit souvent qu'il ne doute jamais de moi. C'est plus qu'une collaboration professionnelle, je dirai une "amitié professionnelle". Les relations entre réalisateurs et compositeurs après plusieurs projets sont souvent très fortes. On vit des moments intenses quand la musique se mêle aux images. Il m'a laissé une vraie liberté sur ce film.
On dit souvent qu'un compositeur est influencé à différents moments de sa vie. Pour la musique de Rémi, je pense qu'inconsciemment je me suis plongé dans ces contes magiques qui ont été des références à mes yeux. Alan Silvestri et Danny Elfman sont des compositeurs qui m'ont donné du plaisir à écouter de la musique de film. Rémi sans famille a des allures de conte, la musique se devait d'être magique et parfois même fantastique avec des envolées de cordes et des choeurs célestes. Sur une heure et quart de musique à l'image, nous avons enregistré plus de quarante minutes de choeurs de femmes pour apporter cette magie. J'ai également travaillé avec des instruments qui apportent une couleur féérique comme le célesta et le glockenspiel. La comptine de Rémi revenant plusieurs fois dans l'histoire contribue également à cet univers féérique.
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