C'était la première fois que je mettais les pieds à la halle Tony Garnier. A l'accueil, nous avons retiré nos invitations réservées pour Cinezik.org par Muriel Kay, souriante attachée de presse que j'ai remerciée de la part de Cinezik.

L'organisation fort bien faite nous dirige de suite sur le coté pair, aucune attente, la file est fluide, guidée par des ouvreuses efficaces.

Le public s'installe progressivement. Les photos du concert et de l'orchestre étant interdites, je me contente de prendre quelques images de la salle qui se remplit peu à peu, et des instruments qui attendent patiemment le début du concert.

Les lumières s'éteignent et sous les applaudissements, l'orchestre fait son entrée, s'installe, suivi en fond jardin de l'ensemble vocal d'Ashfeld et en fond cour, des petits chanteurs de Lyon. Jennifer Gilbert, violon solo entre enfin, l'orchestre s'accorde, puis Terry Edwards, majestueux chef d'orchestre s'installe…

L'orchestre commence à jouer et les dessins apparaissent, le bord de l'écran est lui-même dessiné dans l'esprit celtique, et l'on découvre la carte des terres du milieu, puis les premiers dessins…

Notre œil passe régulièrement de l'orchestre à l'écran, le graphisme est beau et le montage bien réalisé, pourtant ces images semblent un peu frustrantes par rapport à la magie dégagée par le film, car là on évolue encore graphiquement dans des esquisses de grande facture mais bien souvent en noir et blanc.

La musique elle, commence à nous prendre, et quand le chœur adulte commence à chanter, un frisson me parcourt…c'est tout à fait superbe…

Les images nous aident à repérer visuellement à quel passage du film correspond la musique. Cela est bien utile à la néophyte que je suis… mais lorsque nous voila dans le monde des hobbits, il n'y a aucun doute : le whistle et ses accents celtiques en sont très représentatifs.

Combien j'aime ce mélange d'instruments traditionnels et d'orchestre symphonique… à l'écran, quelques dessins colorés de John Howe nous montrent l'arrivée de Gandalf au village des Hobbits. L'architecture des maisons aux toits d'herbe et aux fenêtres et portes rondes…

La maitrise de Lyon chante et les jeunes voix ajoutent au coté paisible de cette évocation, puis se taisent.

Maintenant, à l'écran, c'est le retour aux crayonnés en noir et blanc, la menace… l'orchestre joue … tout s'arrête

Le Chef d'Orchestre, Terry Edwards vient de tomber de son estrade, victime d'un malaise cardiaque. La musique s'est tue d'un coup. Ceux qui regardaient le chef, la seconde d'avant, l'ont senti partir et ceux qui comme moi regardaient l'écran n'ont comprit qu'au bruit. Nous n'arrivons pas à croire encore à ce qui ce passe devant nos yeux. Le public sidéré ne dit mot, les musiciens les plus proches et les pompiers se précipitent, ainsi que des médecins présents dans la salle. Stupeur et respect font que tout le monde attend en espérant que les soins donnés, manifestement un massage cardiaque, ne signifient pas le plus grave.

Nous sommes des milliers probablement à nous demander s'il est plus respectueux et pudique de partir ou de rester, car le malaise dure une éternité. Les chanteurs et musiciens sortent de la scène tandis que petit à petit l'orchestre fait un rideau humain, puisqu'il n'y a aucun rideau de scène.

Le personnel de la halle doit être aussi désemparé que l'ensemble des personnes présentes, puisqu'aucune annonce n'est faite pendant ce qui nous semble un long moment. Nous nous décidons à partir, ne sachant même pas s'il convenait d'applaudir l'orchestre en un moment pareil.

Un musicien fait un signe de la main, et une annonce est enfin faite, annonçant qu'en raison des événements le concert du lendemain est annulé. Le public sort calmement, mais beaucoup sont choqués, pâles et inquiets.

Nous pensons tous au chef et aussi à l'émotion des musiciens, et chanteurs, en particulier aux plus jeunes.

En retournant à notre voiture, nous croisons des membres de l'orchestre. Visiblement tout le monde est choqué.

Plus tard dans la soirée via le web, nous apprenons que Terry Edwards a été admis au service de réanimation de l'hôpital St Joseph-St Luc, et que le lendemain, le concert aura finalement lieu sous la direction de Scott Dunn, chef assistant, à qui incombera la lourde tâche de prendre le relais. Toutes nos pensées accompagnent les deux chefs et l'orchestre.

Cecgwen pour Cinezik.org

Samedi 11 février à 18h : Le Concert a enfin lieu : Lire le compte rendu