C'était prévu depuis longtemps. Howard Shore hymself l'avait annoncé lors de son concert à Londres. La Symphonie LOTR débarquait donc à Lyon pour deux représentations exceptionnelles en ce mois de Février 2006 bien frileux. Une occasion de se réchauffer à l'ombre de la montagne du Destin !
Là, la représentation du vendredi tourna au drame. Le chef Terry Edwards, victime d'un malaise cardiaque s'écroula au bout d'un quart d'heure. Transporté d'urgence à l'hôpital, son état est actuellement stationnaire, selon un message de l'Auditorium de Lyon. Un choc pour tous les spectateurs présents. (Lire la réaction de cet évènement par une spectatrice émue)
Scott Dunn, le chef assistant, avait la lourde tâche de remplacer son ami au pied levé. Pas facile dans une telle situation. Samedi soir, the show must go on, donc, et toute la fine équipe de Leitmotiv s'était donnée rendez-vous à la Halle Tony Garnier dans le quartier de Gerland. Je dois préciser ici que mes amis de l'association nous avez offert, à mon fils et à moi, des places de choix pour assister au spectacle. Qu'ils en soient mille fois remerciés. Baptême du feu pour mon fiston, et ce au premier rang en face du pupitre ! Carrément !
Entrée des artistes à 18h15 et il faut du temps ! Entre les 100 musiciens et les 120 choristes, ça fait du monde. La – charmante – premier violon accorde son monde et le sémillant et souriant Scott Dunn arrive sur scène. Evidemment, il dédie le concert à Terry Edwards, visiblement ému.
La première partie va s'avérer pour certains un peu mollassonne. Les musiciens semblent tendus et on le serait à moins après un tel traumatisme. Pour ma part (et pour mon fils) pas de problème. La magie opère dès le début. Les chœurs enflent, la Prophétie peut commencer. Les dessins de Alan Lee et John Howe sont projetés sur un immense écran. Petit regret cependant : pas de caméra comme à Anvers pour capter le jeu de chaque soliste. Dommage. Le temps file à toute vitesse. Nous quittons la Comté pour Fondcombe via Bree et son auberge. Direction la Moria et son Balrog. Les chœurs enflent, un frisson nous parcours. Cette musique est décidément envoûtante ! L'entracte est déjà là, on n'a pas vu cette première partie passer ! Pas de doute, la seconde moitié du concert sera plus pêchue. Les musiciens ont maintenant pris leurs marques, la superbe soprano Ann de Resnais fait des merveilles lors des solos et les choristes redoublent de puissance ! Certaines parties et certains instruments sont mixés un peu trop haut, mais le souffle épique est là, bien présent dans le cœur des Lyonnais. Le thème du Rohan, celui du Gondor, la chanson de Smeagol et « La fin de toutes choses » sont là pour nous rappeler combien cette musique est une réussite exemplaire ! Encore une fois, c'est magique ! Et c'est trop court ! Pour ces deux heures envoûtantes, le temps a suspendu son cours, histoire de nous conduire, encore et toujours, en terre du Milieu. Magnifique !
Nous n'oublierons pas de sitôt ce voyage extraordinaire, Into the west.
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)