Les compositeurs présentent leur travail musical à la suite de la projection de leur court-métrage lors d'une rencontre animée par Benoit Basirico (Cinezik.fr).
Voici quelques citations des propos exprimés au sujet des films présentés :
Rocambolesque (de Loïc Nicoloff) - musique : Manuel Bleton
"J'ai rencontré le réalisateur Loïc Nicoloff au Festival d'Aubagne lors de tables rondes professionnelles. J'avais lu le scénario où il y avait déjà la petite musique des dialogues et des indications sur la lumière. J'ai fait une synthèse à partir de ces éléments en lui proposant un thème. Ce thème initial a donné la musique du générique de fin. Pour les références, j'ai écouté les compositeurs du 19e tels que Offenbach, Gounod, Saint- Saens… Mais sinon Loic m'a laissé libre, la seule contrainte était de ne pas utiliser le piano. Dans cette contrainte de devoir remplacer le piano, j'ai eu l'idée d'utiliser une harpe pincée."
Train (de Olivier Chabalier) - musique : Jean Francois Viguié
"Faire une musique pour ce film me paraissait au début insurmontable, surtout au regard du temp-track utilisé qu'il était difficile de faire oublier. Un premier compositeur avait d'ailleurs commencé un travail fidèle au temp-track, mais cela ne fonctionnait pas. J'ai donc exigé d'avoir la liberté de faire autre chose. J'ai eu l'idée d'ajouter de la voix à la partition, j'ai fait venir une chanteuse lyrique. Je ne l'ai pas travaillée comme un chant lyrique mais plus comme des cris. J'ai ensuite trafiqué la voix en mélangeant différentes tonalités. J'ai aussi mélangé le son d'une clarinette chinoise avec des effets numériques. "
Paraisopolis (de Laure de Clermont) - musique : Alexandre de la Baume
"L'univers du film est très oppressant, ce qui est ressenti par les ambiances sonores. Le personnage exprime une mélancolie. La rêverie du personnage principal est interrompue par une réalité abrupte. La musique est 100% numérique, les éléments instrumentaux ont été trafiqués. J'ai par exemple travaillé sur le "pitch" pour retranscrire cette angoisse qui encercle les personnages. La référence était "Looper" par le côté dystopique traduit dans la bande son. Pour les moments chorégraphiés, la musique a été conçue à partir du montage final donc j'ai eu à travailler à partir du rythme naturel des danses plutôt que quelque chose que j'aurais imposé. "
Mars IV (de Guillaume Rieu) - musique : Mathieu Alvado
"Guillaume Rieu est le réalisateur avec lequel j'ai eu le moins d'échanges pendant le travail de composition. On n'a pas eu à se parler beaucoup, on aime les mêmes musiques de films. J'ai eu totale carte blanche, dans les limites du budget. Pour les références, on a évoqué "Alien" pour les questions de placement. "
Terremere (de Aliou Sow) - musique : Emmanuel D'Orlando
"Le réalisateur ne m'a pas imposé une musique mauritanienne en relation au cadre où se situe le film, cela aurait fait trop cliché. Le plus difficile pour un film si réaliste était de se faire oublier musicalement tout en apportant une certaine poésie et émotion, sachant que c'était le premier film du réalisateur avec lequel je n'ai pas la même culture musicale. Je lui parlais de Debussy et de touches impressionnistes alors que sa culture était plutôt urbaine (on entend d'ailleurs des morceaux préexistants de rap). Je travaille rarement avec des sons électroniques, mais sur ce film cela rassurait le réalisateur qu'il y ait des éléments plus modernes. Je voulais tout de même que cela demeure organique. "
Après un tour de table sur chacun des films présentés, les compositeurs ont pu échanger librement sur les enjeux du métier, concernant les questions de budgets, le risque du temp-track (et l'apport d'une musique originale), la force des mélodies face à l'absence de thèmes, pour clore sur un constat lié à l'augmentation du nombre de musiciens qui provoque une concurrence accrue : "Beaucoup de musiciens veulent faire du cinéma, mais être compositeur de musique de film est un vrai métier qui s'apprend avec l'expérience".
Manuel Bleton - Alexandre de la Baume - Emmanuel d'Orlando - Mathieu Alvado - Jean Francois Viguié
4 novembre 2016 - 20h
NeirdA & Z3ro, duo parisien, a su donner une nouvelle tonalité à un grand classique de la science-fiction :
"Les mondes futurs" de William Cameron Menzies (1936).
Les deux artistes parisiens s’associent et sont accompagnés au piano par Stephen Besse.
Avec des sons électroniques et acoustiques mais aussi des influences de genres musicaux comme le Hip-hop, le Funk, le psychédélique et le pop-rock, NeirdA & Z3ro (Cinéconcert Le Prisonnier, Live Cinéma Déjà-Vu) offrent une musique particulière, un mix musical riche et varié.
En savoir plus : http://franzoesische.filmtage-tuebingen.de/?lang=fr
Evènement soutenu par la SACEM
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)