par Benoit Basirico
- Publié le 10-09-2019Après avoir fait appel à Maurice Jarre sur son premier film LES DRAGUEURS (1959), héritage musical de l'oeuvre de Georges Franju dont il a écrit LA TÊTE CONTRE LES MURS (1959), le réalisateur Jean-Pierre Mocky fait appel à des chanteurs, ce qui installe sa singularité. Georges Moustaki écrit pour SOLO (1969) sa première musique de film (avant de retrouver le cinéma avec "Le Pistonné" de Claude Berri en 1970) tout comme Léo Ferré pour L'ALBATROS (1971).
Mocky convoque des artistes à l'univers déjà bien identifié, étrangers au cinéma, pour amener une étrangeté et une confrontation. Pourtant, ces personnalités fortes au contact de ses films, non seulement n'apparaissent pas comme une greffe improbable, mais en renforcent le propos. En effet, la renommée anarchiste des interprètes, une fois libérés des mots, viennent soutenir les personnages de justiciers (incarnés par Mocky lui-même) dans ces récits policiers. Ces deux partitions lyriques maintiennent la présence vocale (sans paroles), prenant la forme de complaintes et attribuant à la musique un statut d'hymne pour la liberté, magnifiant l'héroïsme d'un combat.
par Benoit Basirico
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)