Armand Amar retrouve Radu Mihaileanu après VA VIS ET DEVIENS et arrange pour l'occasion un concerto de Tchaïkovski. La présence de cette musique de répertoire a pu susciter la polémique lors de la récompense aux César de la meilleure musique pour Armand Amar. Un an après l'édition d'un album chez Columbia, Milan a décidé de rééditer cette BO (7 pistes de la musique originale de Amar, 3 par Camille Adrien, 10 extraits de dialogues, 8 titres de répertoire ou musiques traditionnelles), afin de rappeller que malgré la présence de Mahler, Mozart et Tchaikovski, le compositeur est bien responsable de la bande originale.
[© Texte : Cinezik] •
♡ Prix pour cette B.O : César •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Andrei's Themei (Armand Amar)
2. S'il Vous Sied (Dialogue)
3. Nani Nani (Kek Lang)
4. Place Rouge / Red Square Theme (Camille Adrien)
5. Andrei's Theme (Armand Amar)
6. Thank You Bolchoi (Dialogue)
7. Kalinka (National Orchestra Of Tartastan)
8. 100% of Votes (Dialogue + musique de Camille Adrien)
9. Kalou (Kalou)
10. I Kiss You Hotly (Dialogue)
11. Symphony No 1: Titan (Mahler)
12. Ci Git (Dialogue)
13. Dance of the Sword, The (Armand Amar)
14. Concerto For Piano and Orchestra (Mozart)
15. Andrei's Theme (Armand Amar)
16. Gypsy (Armand Amar)
17. Le Trou Normand (Dialogue)
18. The Black Eyes (Ai Routchiok)
19. Place Rouge / Red Square Theme (Camille Adrien)
20. Je Regule L'addition (Dialogue)
21. Musicians of the Nile (Sir Bana Ya Qitar)
22. Je Suis Ravissant De Vous Rencontrer (Dialogue)
23. Andrei's Theme (Armand Amar)
24. Russians Are Like Mules (Dialogue)
25. Avant le concert / Before the Concert (Camille Adrien)
26. Concerto For Violin (Tchaikovsky)
27. Concert Concert (Radu Mihaileanu/Armand Amar)
28. You Wanted Russians (Dialogue)
Comment avez-vous adapté le Concerto de Tchaïkovski aux contraintes du film ?
C'était un vrai défi : on est parti du Concerto intégral, d'une durée de 22 minutes, pour arriver à 12 minutes - en évitant que Tchaïkovski ne se retourne dans sa tombe ! Du coup, on a analysé le Concerto en profondeur et on a identifié les éléments qui se répétaient et qu'on pouvait éliminer. Dans un deuxième temps, il a fallu faire correspondre les crescendos du Concerto avec l'émotion que Radu voulait susciter. Mais on a surtout fait en sorte que, même en supprimant certaines mesures, cela ne choque pas musicalement.
Ce n'était pas trop difficile de travailler à partir d'un Concerto aussi connu ?
Toucher à un tel morceau, c'était un peu un sacrilège. Je connais bien Tchaïkovski parce que, comme lui, j'ai beaucoup composé de musiques de ballet. Pour autant, ce n'est pas un compositeur qui fait particulièrement partie de ma culture. Je me sens plus proche de Stravinsky ou de Prokofiev.
Avez-vous travaillé en collaboration avec des musiciens classiques ?
Oui, puisque je travaille régulièrement avec des musiciens et des orchestrateurs qui ont une formation classique. Mais j'ai surtout travaillé avec la violoniste Sarah Nemtanu qui nous a donné beaucoup d'indications techniques extrêmement utiles.
Peut-on dire que Le Concert est un film musical ?
Pour moi, il s'agit davantage d'un film où la musique incarne un personnage à part entière et est le moteur de l'intrigue qui fait avancer les protagonistes.
Comment avez-vous conçu les « couleurs » musicales du film ?
Radu Mihaileanu avait écrit son scénario avec plusieurs idées musicales précises en tête. C'était une sorte de « cahier des charges » marqué par son expérience du communisme en Roumanie. Par exemple, il souhaitait qu'à tel moment du film la musique rappelle le réalisme socialiste. Pour toutes les musiques d'intention, j'ai travaillé avec une équipe de six personnes où j'ai surtout eu un rôle d'arrangeur. Pour autant, Radu m'a laissé une grande liberté dans les thèmes émotifs qui évoquent les personnages.
Beaucoup de registres musicaux cohabitent dans le film.
J'ai moi-même un label de « musique du monde » et j'ai une bonne connaissance de la culture tzigane. D'autre part, on a également utilisé de la musique techno que j'ai fait remixer par un DJ.
Comment se passe votre collaboration avec Radu pour la conception musicale ?
Depuis Va, Vis Et Deviens, on est devenu très proches. Du coup, le travail se déroule dans l'échange constant entre nous. Radu est tellement perfectionnis- te qu'il pousse les gens au bout de leurs possibilités, et j'aime beaucoup cette manière de travailler. Il est à la fois extrêmement humain, profondément enthou- siaste et très professionnel. Pour lui, l'essentiel, c'est que l'émotion passe.
Quelle est votre méthode de travail ?
Je suis autodidacte et je travaille à l'oreille. Du coup, j'ai constamment l'impression de faire quelque chose de nouveau, même si cela s'inscrit dans un chemin que je me suis tracé. Tant que je fais des découvertes, je continue. Le jour où je ne découvrirai plus rien, je m'arrêterai.
Comment pourriez-vous définir l'ultime harmonie ?
Pour moi, c'est une façon de vivre. Quand on fait ce métier, on a beaucoup de rapports d'ego entre producteurs et créateurs. Par conséquent, l'ultime harmonie est une manière de garder une certaine humilité avec les autres pour que le dialogue s'installe : pour moi, cela veut dire faire preuve d'une sorte de retrait pour mieux s'imposer. J'ai beaucoup de mal à me dire que je crée quelque chose d'ultime. Parce que si c'est ultime, à quoi bon continuer ?
Avec Mélanie Laurent, François Berléand, Miou-Miou
Film français.
Genre : Drame
Distribué par EuropaCorp Distribution
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)