Christophe Chassol rencontre Guillaume Nicloux pour cette comédie loufoque et foutraque qui relate le voyage en Guadeloupe de l'écrivain Michel Houellebecq, un périple malaisant et nauséux sur fond de substances psychotropes. La musique joue principalement un rôle de synchronisation avec les voix des habitants lorsqu'ils témoignent sur la décolonisation, s'inspirant de ses ultrascores (où Chassol échantillonne des conversations).
[© Texte : Cinezik] •
J’étais content que Guillaume ne me demande pas de la synchro scène par scène. Il voulait de la matière. De la musique où il puiserait après, et cette démarche est tellement libératrice pour un compositeur. Ça ne l’intéressait pas que je colle aux différentes séquences du film. Il me faisait confiance. En tout cas, mettre en musique Maryse Condé, Aymé Césaire, c’était pour moi une expérience incroyable. Je lui ai aussi proposé d’autres séquences. Comme celle ou Elie Domota interpelle François Fillon alors candidat pour les présidentielles 2017. Avant qu’il n’y ait la révélation de ses affaires et que celui-ci ne tombe pour malversations. À l’écran, le mépris de Fillon était dingue, tellement typique de sa classe politique. Alors que Domota insistait pour ne pas se représenter en victime. Pour ne pas parler de repentance mais de réparation. Bref, le film nous fait ressentir cela. Il place son regard du côté des Domota et de ceux qui luttent. Puis surtout, et c’est essentiel : ce ne sont pas des victimes, mais des femmes et des hommes qui réclament une justice concrète. C’est aussi ça que j’ai accompagné par ma musique. Et le génie de Guillaume vient que ces questions nécessaires et actuelles, ne l’ont pas empêché de réaliser une comédie hilarante et azimutée.
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