Alberto Iglesias retrouve son fidèle réalisateur Pedro Almodóvar pour la 11e fois depuis leur rencontre sur "La fleur de mon secret" (1995).
[© Texte : Cinezik] • #AlbertoIglesias @QuartetRecords #DoloryGloria #Douleuretgloire
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Salvador sumergido (2:31)
2. Geografía y anatomía (3:13)
3. Noche en la estación de trenes I (1:39)
4. La cueva de Paterna (2:33)
5. Arreglo de cuentas (2:27)
6. La addicción (1:48)
7. Fumar a escondidas (2:29)
8. La torre árabe (1:41)
9. El niño maestro (1:48)
10. Salvador en la torre (0:49)
11. Reconciliación (1:09)
12. Piano Bar y coro infantil (1:44)
13. La addición II (2:11)
14. Huevo de zurcir (0:52)
15. Reencuento de los amantes (2:32)
16. Escena urbana (1:12)
17. La habitación de la madre (0:52)
18. Euforia después del beso (2:02)
19. Acuarela y TAC (0:59)
20. Come sinfonia (2:37)
21. El primer deseo (1:56)
22. Arte popular (1:57)
23. Noche en la estación de trenes II (2:32)
24. Quirófano (1:37)
25. Claqueta final (7:47)
26. Encore I (1:53)
27. Encore II (0:46)
28. Geografía y anatomía (Instrumental) (3:23)
Alberto Iglesias a composé la musique du film, comme il le fait depuis La Fleur de mon secret (1995). Cette fois-ci, il a divisé la partition en trois sonorités - ou ambiances - différentes. La première correspond aux retours au passé du héros. Les pièces musicales sont inspirées par la lumière zénithale de la caverne. Elles sont toutes reliées à la lumière solaire de Paterna et à l'éclairage zénithal qui illumine l'existence de Salvador enfant dans la caverne.
La deuxième ambiance sonore correspond aux moments de douleur et d'isolement. Les phrases musicales en suspens couvrent les silences et se glissent dans les dialogues les plus dramatiques, comme si elles en faisaient partie. Cette deuxième sonorité adopte aussi des rythmes plus rapides et répétitifs (pendant la dispute entre Alberto et Salvador, par exemple), des mouvements musicaux plus frénétiques ou de petits tremblements. La première acception nous évoque le personnage en suspension (dans la solitude et la prostration). La musique elle-même semble en suspens. Lorsque le rythme augmente et s'obscurcit, la musique se relie à l'anxiété du personnage.
La troisième ambiance sonore enveloppe les scènes de la mère âgée et du fils à Madrid. La musique adopte l'attitude de la mère face à la mort. C'est un préambule non pas funèbre, mais naturel et, d'une certaine manière, lumineux dans sa spiritualité tout en simplicité («Là où je suis, il ne fait ni froid ni chaud», dit la mère à l'hôpital en parlant d'une voisine qui est morte. Ou encore: «Là où je vais, je veux entrer légère.») Inévitablement, la musique contient une certaine mélancolie (heureuse) pour arriver à un endroit utopique, le préambule d'une mort acceptée sans peur.
La bande originale est écrite pour un sextet à cordes avec piano et clarinette. Il y a des moments de plus amples envergures sonores et orchestrales, mais sans jamais dépasser les limites de l'intimité. Alberto Iglesias, comme toujours, a créé une musique qui surgit du fin fond des images, comme quelque chose d'organique qui les enveloppe et les accompagne dans leur traversée narrative.
Une fois de plus, j'ai été surpris par son originalité, sa souplesse, son talent et son dévouement.
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