La chanteuse Camille signe sa première musique pour une fiction avec ce drame, premier film de Raphaël Neal.
[© Texte : Cinezik] •
Il fallait que la musique vienne raconter autre chose que les images. Au-delà du fait que je voulais éviter de souligner des sentiments évidents par la musique (surtout pas de piano ni de violons !...), j'ai d'emblée senti que la musique devait au contraire dire quelque chose qui n'est a priori pas montré. En l'occurrence, c'est le sexe, c'est l'amour, c'est l'horreur de la guerre.
La musique que Camille a créée pour le film, uniquement construite autour de sa voix et des percussions, apporte une sensualité que je souhaitais absente à l'image. A l'instar du meurtre, resté hors champs, la voix de Camille est peut-être celle de la femme assassinée, qui revient hanter nos trois personnages.
Dans mes indications à Camille, j'ai également souhaité qu'elle aille vers quelque chose de très organique. J'utilisais le mot "préhistorique". Je tenais à poser cette musique un peu archaïque (je pense aux timbales, ou aux nappes de voix rappelant les choeurs géorgiens) sur des images très cadrées, très "propres", en décalage, comme par exemple dans la séquence où les deux jeunes héros, blancs et mignons, dégustent des fruits de mer dans un restaurant chic de la rive gauche. La musique vient effectivement casser le calme apparent et rappeler que sous l'attitude sage et les discours maîtrisés, quelque chose de plus inquiétant remue.
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