Luc Jacquet change de compositeur à chacun de ses films. Pour cette nouvelle ode à la nature, il fait appel à Cyrille Aufort qui succède à Eric Neveux ("Il était une forêt" - 2013), David Reyes ("Le Renard et l'enfant" - 2007) et Emilie Simon ("La Marche de l'empereur" - 2005).
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Il était une fois un jardin 4'24 (C. Aufort)
2. Premier départ 2'34 (C. Aufort)
3. L'année géophysique internationale 1'52 (C. Aufort)
4. Arrivée en Antarctique 1'46 (C. Aufort)
5. Au revoir et à dans 1 an 2'32 (C. Aufort)
6. Il faut survivre 2'34 (C. Aufort)
7. Les cristaux 3'02
8. Adieu Charcot 2'22 (C. Aufort)
9. Victoria Land 1'48 (C. Aufort)
10. Le thermomètre isotopique 1'51 (C. Aufort)
11. Eurêka 2'34 (C. Aufort)
12. Cicatrices sanglantes 1'52 (C. Aufort)
13. Des résultats prometteurs 1'46 (C. Aufort)
14. Forage Dôme C 2'38 (C. Aufort)
15. Vostok 2'41 (C. Aufort)
16. Forage Vostok 3'08 (C. Aufort)
17. Nous modifions le climat 3‘22 (C. Aufort)
18. Souvenirs 2'31 (C. Aufort)
19. ITV 2'12 (C. Aufort)
20. Thème de la Glace et le Ciel 3'40 (C. Aufort)
Lorsque Luc ma présenté son projet, le montage image venait à peine de commencer. Il m'avait envoyé une séquence d'une dizaine de minutes où se mêlaient des images d'archives de Claude Lorius et des plans de pure fiction tournés en Antarctique. Très tôt, je lui ai envoyé des maquettes, certaines étaient mélodiques, d'autres avaient un caractère beaucoυp plus atmosphérique. Suite aux conversations que nous avions de la description qu'il faisait de ces aventuriers de la science dont je ne connaissais rien, j'ai alimenté une base de musiques, qui très vite a contenu une bonne trentaine minutes. Au fil du temps certaines musiques sont restées, d'autres non. Cette base musicale m'a servi jusqu'a la fin du projet. Plus le film se construisait, plus je prenais conscience de l'importance du travail de Claude Lorius et de son équipe, des risques qu'ils avaient pris pour leurs vies au service de la science.
« Epopée, héroïsme » étaient des mots qui revenaient souvent dans la bouche de Luc pour décrire les aventures de Claude. J'ai gardé en tête ces adjectifs sur des séquences comme le forage au dôme C ou encore l'arrivée à Vostok. J'ai longtemps cherché le thème principal du film. Luc voulait exprimer une forme d'espoir, éventuellement teinté de nostalgie mais dénué de tristesse. Après plusieurs essais, le thème est tombé : une petite valse lente (presque une marche) en Do majeur de laquelle émerge un petit motif de violoncelle solo, toujours associé à Claude que l'on retrouve tout le long du film. Un grand merci à Luc de m'avoir fait partager une telle expérience, de m'avoir donné l'opportunité de composer la musique d'un film qui met au centre de l'histoire ces scientifiques de l'extrême que le grand public connaît trop peu.
La Glace et le Ciel... dimensions infinies, froid indescriptible, images d'archives tournées par des amateurs, « pudeur » scientifique, images manquantes ou dégradées... je pourrai énumérer longtemps encore les multiples difficultés de réalisation de ce film. Pourtant il n'y a rien qui ne satisfasse usuellement un réalisateur que d'avoir la main sur tous les champs de sa création : la lumière, le cadre, le jeu des acteurs.
Dans le cas de « La Glace et le Ciel », je n'ai véritablement eu la main, en créativité pure, que sur la musique. Je ne me plains pas, c'était le jeu que m'imposait la réalisation de cette histoire tissée dans le réel, mais c'est donc peu dire que j'attendais beaucoup de la bande originale. Heureusement que la complicité est née très vite avec Cyrille. Je me suis régalé ! Nous ne nous sommes rien interdit et j'ai pu, grâce à lui, poser l'émotion telle que je la ressentais, là où je la ressentais. Nous avons même poussé des portes, pressenti des audaces que nous exploiterons bientôt.
Je vous souhaite, en écoutant ce disque, tout l'enchantement que j'ai pu ressentir dans un certain studio de Londres où un orchestre philharmonique a rompu doucement un silence de cathédrale pour faire naître cette narration musicale dont je ne saurai retirer un cheveu. Merci Maestro !
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