Jeong Yong-jin (compositeur coréen de Hong Sang-soo) signe une petite mélodie bucolique revenant en intermèdes au sein du documentaire estival de Guillaume Brac situé dans l'enceinte d'un lac de la région parisienne. Le film se termine par le titre ensoleillé et mélancolique "Kingston Town" de UB40 pour prolonger la fin d'un été.
[© Texte : Cinezik] •
Pour moi, le travail sur la musique ne va jamais de soi. C'est à chaque fois le fruit d'un long tâtonnement, d'une longue réflexion, pour trouver la musique qu'appelle le film. Pour L'Île au trésor, je sentais confusément qu'il fallait quelque chose de très simple - en apparence du moins, car faire simple est souvent ce qu'il y a de plus compliqué - comme une petite ritournelle, qui reviendrait de façon entêtante et se graverait dans la tête du spectateur. Dans mon idée, la musique devait relier les personnages, tout en racontant la course du temps, ce passage du jour à la nuit, la mort d'une journée d'été et la naissance d'une autre. J'aimais aussi beaucoup l'idée de travailler avec un compositeur étranger, comme pour rester fidèle à la dimension universelle du lieu. J'avais également l'impression que mon film, dans sa forme comme dans sa sensibilité, entretenait des liens discrets avec le cinéma asiatique. C'est ce qui m'a conduit à Yongjin Jeong, dont j'adore le travail sur les films de Hong Sangsoo. Il a un vrai sens de la mélodie. Ce qui est très touchant, c'est que lorsque Yongjin a découvert le film sans sous-titres, donc sans comprendre ce qui se disait, il y a tout de même retrouvé plein de choses liées à sa propre mélancolie de l'enfance, de l'été. Ça m'a beaucoup rassuré et je crois que sa musique ajoute vraiment une couleur universelle au film.
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