Première collaboration du compositeur Grégoire Hetzel avec Anne Fontaine (qui a fait appel à Bruno Coulais pour ses films précédents "Mon pire cauchemar" et "Gemma Bovery"). Situé dans le monde si particulier d'un couvent de bénédictines polonaises en 1945, le film convoque des chants religieux que les soeurs entonnent (chants grégoriens, Hildegard von Bingen) et d'autres pièces issues du répertoire classique (G. Rossini, Georg Friedrich Haendel, Vittorio Monti...) avec le conseil musical et religieux du frère Jean-Pierre Longeat (président de la conférence des Religieux et Religieuses de France).
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[© Texte : Cinezik] •
Je me suis rendu compte que LES INNOCENTES est un film qui refuse la musique de film traditionnelle. En dehors des chants religieux, on entend le Prélude pour piano de la Petite Messe Solennelle de Rossini, une suite pour clavier de Haendel, et une pièce de Max Richter - un compositeur contemporain que j'affectionne particulièrement.
Les compositions originales de Grégoire Hetzel servent surtout à assurer un lien général. Je trouve plus fort d'entendre le souffle de Teresa marchant dans la forêt pour aller chercher un médecin : on est avec elle, dans l'effort qu'elle fait pour traverser la campagne sous la neige...
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Les Innocentes (Grégoire Hetzel, chants grégoriens), la résilience par la musique ?
[ François Faucon]
En apôtre de la résilience, Boris Cyrulnik verrait certainement dans le drame de ces religieuses, un exemple validant ses théories. Violées par les soldats soviétiques en 1945, beaucoup finissent, à défaut d'accepter le trauma physique et psychologique imposé par les armées de libération..., par ouvrir un orphelinat afin de s'occuper de leurs enfants. La musique de ce film est toujours discrète au point qu'Anne Fontaine explique que cette histoire « refuse la musique de film traditionnelle ». La musique joue pourtant un rôle fondamental. Une partition volontairement minimaliste. Une partition d'une utilisation pertinente. Une partition qui sait se taire.
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