Max Steiner pose les bases du symphonisme hollywoodien (hérité du modèle wagnérien) : une musique omniprésente avec un orchestre symphonique qui déploie de longues mélodies et dont le développement thématique soutient le récit par une utilisation du leitmotiv (procédé qui consiste à associer un motif à un personnage ou une émotion). Ainsi, tout en soutenant cette aventure fantastique réalisée par Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack, avec ses rebondissements, le compositeur autrichien parvient à doser les éléments de terreur, de romance et de comédie, pour un véritable appel à l'aventure, glissant d'une famille instrumentale à l'autre en fonction des besoins (percussions et trombones s'ajoutent à l'orchestre). Il s'amuse à caractériser la créature dans toute sa multiplicité. D'abord présenté comme menaçant par des cordes rugissantes, le monstre est sentimental lorsqu'il tombe sous le charme de la jeune femme, et s'avère inoffensif et même grotesque à travers l'emploi du michey mousing (dispositif qui souligne chaque mouvement et geste de la créature) situant la bête davantage dans le domaine du cartoon que du film d'horreur. Le jalon posé par cette partition historique, spectaculaire et immédiatement accessible par le plus grand nombre, ne cessera d'être décliné à Hollywood, à commencer par Max Steiner lui-même qui prolongera l'expérience la même année avec "Le Fils de Kong", la suite.
[© Texte : Cinezik] • #KingKong #MaxSteiner @WagramMusic
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