Eric Neveux travaille pour la première fois avec le cinéaste Ziad Doueiri (LILA DIT CA, 2004).
Eric Neveux s'est amusé sur LE GRAND MECHANT LOUP
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Perfect World 1'33"
2. Mayhem 2'18"
3. Walk With Me 3'22"
4. Last Bus To Nazareth 1'25"
5. Letter From The Territories 0'59"
6. Tracked 1'45"
7. Return To Nablus 1'46"
8. Angel In An Old Chevy 2'37"
9. You Ain't Seen Nothing Yet 1'54"
10. Walk With me Again 4'23"
J'ai choisi Éric Neveux pour la musique du film et l'expérience m'a comblé. J'avais adoré son travail sur "Intimité" de Patrice Chéreau : c'est la première personne que j'ai appelée une fois les financements acquis. Je n'ai eu qu'une seule exigence : aucune sonorité arabe, pas de luth ni de darbouka, pas de Fairouz et pas de Oum Kalthoum (rires).
Je voulais avoir l'impression de conduire un film sur la route 66, me fondre dans une atmosphère à la "Paris, Texas". Éric était dérouté mais il a fini par prendre sa guitare électrique !
J'ai un jour reçu un appel de Ziad, que je ne connaissais pas, il était à Tel Aviv et se préparait à tourner dans les Territoires. Il me demande de participer à son film, il m'en parle en détail, il me parle aussi des musiques qui l'ont accompagné pendant le travail sur le script avec sa co-scénariste Joëlle Touma et pendant la préparation du film. Il me demande de lire le script et de lui dire si je suis intéressé. Si ma mémoire est bonne, je lui ai écrit une heure et demi plus tard pour lui dire oui. Passent quelques mois, nous nous retrouvons en salle de montage avec Dominique Marcombe, la monteuse. Le film est là, il est poignant et je rentre vite à mon studio pour en composer les premières musiques.
J'écris beaucoup de thèmes et des plages musicales plus ou moins abstraites, je suis tout d'abord aimanté par la gravité du sujet, la musique raconte cela, et cela ne me satisfait pas totalement. Il y a autre chose à dire. Nous sentons avec Ziad que la musique a un rôle important à jouer pour accompagner (au sens premier du terme) l'histoire d'amour de Amine et Siham.
Je fais écouter à Ziad un petit thème, joué maladroitement à la guitare électrique, une ballade douce, une musique du désert, mais d'un désert américain. Et là nous comprenons que c'est la tonalité musicale que nous voulons pour le film.La musique de L'Attentat sera celle de ce couple, la musique de gens amoureux, puis celle d'un homme qui cherche à comprendre où est partie la femme qu'il aimait. Une fois que l'on a trouvé la couleur d'une musique de film, les choses s'enchaînent naturellement.
La musique de L'Attentat suit le trajet de Amine, elle se colore de tension, de suspense sur certaines scènes, mais toujours - en tout cas je l'espère - teintée de l'histoire d'amour des deux personnages. Cela pourrait sembler à certains une approche à contre-pied du thème grave du film. Pour moi, cela en est le sujet et le sens profond.
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