Nicolas Errèra signe la musique du premier film franco-belge de Antoinette Boulat avec une partition lancinante aux sonorités variées (des cordes, un piano, une flute, un xylophone) et un motif régulier qui ponctue l'errance nocturne dans la ville d'une jeune femme en deuil de sa soeur. Cette musique convoque une dimension à la fois sensorielle (en lien avec les sons du film - notamment avec la pièce techno "Place des fêtes" pour une scène dansée, ou le morceau "Le Pont bleu" intégrant les sons de la nature - oiseaux, vent) et mélancolique (liée à la tristesse de l'héroine) dans une forme d'abstraction, à la lisière du fantastique.
[© Texte : Cinezik] • @nicolaserrera #MaNuit
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Ile Saint-Louis
2. Rue Meslay
3. Enfants-Rouges
4. Canal Saint Martin
5. Cours la Reine
6. Rue de Sully
7. Gare du Nord
8. Direction les Lilas
9. Place des Fêtes
10. Le Pont Bleu
11. Carreau du Temple
12. Le Pont Vert
13. Quai de la Tournelle
14. Rue de Crimée
15. République
16. Avenue de Flandre
Nicolas Errera a dû composer beaucoup de morceaux dans des styles variés, allant de la musique balinaise à de la techno, en passant par une musique qui ne serait pas uniquement climatique. Je souhaitais une musique qu'on écoute mais pas qui colle à l'image. Il m'a fait énormément de propositions. On a travaillé ensemble certains morceaux, parfois en enlevant une note ou en remplaçant un instrument par un autre, jusqu'à trouver l'émotion juste pour la scène. ll fallait qu'on ait tout le temps ce sentiment de mélancolie, qui est le sentiment du film dans son ensemble. On ne passe pas d'un état à un autre en une nuit. La rencontre entre Marion et Alex ne présage de rien. J'ai souhaité réaliser un film sensoriel. Le son est aussi important que l'image et la musique. Dès l'écriture, il était omniprésent dans le scénario, en raison du climat chaotique que je souhaitais créer. Les traumatismes sont souvent reliés à des sons, en l'occurrence les sirènes depuis les attentats de 2015, le silence pendant les confinements. En essayant de garder une certaine pureté, le son du film devait être parfois intrusif pour que l'on soit dans la tête de Marion. Avec mon mixeur Simon Jamart, nous avons mixé très fort le film par moments, pour que le son envahisse tout.
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