Le violoncelliste Gaspar Claus signe la musique du documentaire de Emmanuel Gras.
[© Texte : Cinezik] •
Toute musique d'inspiration africaine, donc rythmée, aurait provoqué une redondance par rapport au rythme de la marche. Je souhaitais autre chose. J'en suis arrivé à l'idée du violoncelle, qui a une gamme de basses et d'aigus très larges. Dés que j'ai entendu les compositions de Gaspar Claus, j'ai été convaincu que c'était la musique qu'il fallait. Gaspar joue seul et travaille le violoncelle de telle sorte qu'on entend la matière de l'instrument, le crin sur l'archet, les frottements sur le bois... Le travail a consisté à simplifier au maximum les mélodies, avec des répétitions de motifs, et peu de notes. Pour résonner avec l'image d'un homme seul qui marche, la musique ne devait pas non plus être surplombante par rapport à l'action, mais devait en déployer les potentialités. Par exemple dans le plan où on voit trois hommes, dont Kabwita, poussant leur vélo, la musique permet de dilater le temps tout en créant une tension. Elle fait exister plus fortement les images et fait corps avec le film tout en le faisant décoller. On sort du constat de l'effort pour arriver à une sensation, plus existentielle, une solitude humaine.
Festival de Cannes 2017 - Semaine de la Critique
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