Megalopolis (2024)

• Film de Francis Ford Coppola • • Au cinéma le 25-09-2024 ★★ • Festival de Cannes 2024 - En Compétition

• Musique originale composée par Osvaldo Golijov

• Grace VanderWaal (chansons) / Jeremy Flower (musiques additionnelles électroniques)

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Osvaldo Golijov
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Osvaldo Golijov renoue avec Francis Ford Coppola après "L'homme sans âge" (2007), "Tetro" (2009) et "Twixt" (2012) pour illustrer cette grande fresque (brouillonne, mais dotée de belles fulgurances, à la fois délirante et frustrante) que le cinéaste a produite lui-même et à laquelle il a consacré beaucoup de temps. Établissant un parallèle entre un New York futuriste (mais évoquant les remous politiques actuels, le déclin de l'Amérique, l'utopie écologique, le populisme) et la Rome antique, le film, tel un puzzle complexe dans lequel on peut se perdre, mélange les genres (péplum, science-fiction, romance, film expérimental...). De la même manière, la musique est hybride, oscillant entre les cuivres et envolées orchestrales du peplum ("New Rome", entendu à la fin du générique), les notes climatiques du monde futuriste ("The Catilinarian Conspiracies"), le saxophone vintage typique des films noirs ("Noir Love"), le piano jazz du musical ("Megalon Team"), et des envolées plus lyriques, un motif obsédant de scie musicale associé au pouvoir de Cesar d'arrêter le temps, l'harmonica de verre lié au thème amoureux de Cesar et Julia, alliant le cirque fellinien ("Saturnalia") et le romantisme ("Sunny Descends"), s'inspirant des grands maîtres du cinéma tels que Miklós Rózsa et Bernard Herrmann, sans dessiner un parcours musical cohérent. Le chaos narratif est ainsi en lien avec celui de la partition, parfois au bord de la cacophonie si on ajoute les nombreuses paroles et sons de foules. La réalisation nuit à l'impact de la musique, le montage décousu et le manque de structure narrative claire empêchent la partition de s'épanouir pleinement à l'écran, semblant parfois déconnectée de l'action. Par ailleurs Jeremy Flower signe des musiques additionnelles électroniques (sonorités parfois mêlées à l'acoustique de Golijov). Enfin, le kitsch s'invite à travers des scènes de spectacles télévisuels avec des chansons pop (créées et incarnées à l'image - dans le rôle de Vesta Sweetwater, sorte d'avatar de Taylor Swift - par la jeune auteure-compositrice-interprète Grace VanderWaal).