Benjamin Esdraffo retrouve Axelle Ropert après "Tirez la langue mademoiselle" (2013) et "La Prunelle de mes yeux" (2016) avec une partition qui distille le sentiment diffus d'une jeune fille qui vit le divorce de ses parents avec mélancolie. Pour cela, la musique remplace les dialogues, elle s'immisce dans les non dits, et perpétue une humeur de mélodrame retenu.
Interview B.O : Benjamin Esdraffo (PETITE SOLANGE de Axelle Ropert)
[© Texte : Cinezik] • #PetiteSolange @esdraffo
Le mélo est intrinsèquement lié à la musique, c'est surement aussi pour ça que j'ai eu envie d'en faire un, j'écoute énormément de musique dans la vie, de la pop et du rock. J'ai écrit Petite Solange en écoutant beaucoup d'airs, je cherchais cette qualité propre à la musique : faire venir les larmes en très peu de temps, chose impossible en littérature ou poésie par exemple. J'ai créé une réserve de chansons modèles, du côté des Beach Boys, de Danny Kaye, Procol Harum, Daniel Johnston, Mark Hollis, Townes Van Zandt, des chansons élégiaques et déchirantes qui sont la BO cachée du film...
Et j'ai travaillé très tôt très en amont avec le compositeur qui a été un partenaire indispensable, Benjamin Esdraffo. Avec un modèle en particulier : White dog, de Samuel Fuller (1981). J'ai une passion pour ce film. La bande originale, pourtant signée d'Ennio Morricone, est peu connue, mais elle est extraordinaire, elle projette des sons poignants, volontairement monotones, qui montent en puissance avant d'étrangement décélérer. C'est une mélopée douloureuse et angoissée très unique.
"Core N Grato - Catari Catari" - Domenico Carolli, Alessandro Sisca
"Sometimes" - Yohan Oscar / Only Instinct
"Mamma Mia Che Vo Sape" - Carlo Buti
"The Hills of Manchuria" - Ilya Alekseevich Shatrov
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