Le groupe français Air (Nicolas Godin et Jean-Benoit Dunckel) signe la musique du thriller du réalisateur norvégien Erik Skjoldbjærg.
[© Texte : Cinezik] •
Nous avons été séduits par le monde industriel-aquatique de PIONEER. Le fait que le film soit tiré de faits réels a permis de rendre notre travail musical encore plus intense. En dehors de cela, c'est vraiment intéressant de transformer de belles images de plongeurs qui flottent dans l'eau en aventure sonore.
Nous nous appelons AIR mais nous aurions tout aussi pu nous appeler EAU ou LIQUIDE. Ça sonne juste un peu moins bien ! Nous voulions traduire le sentiment de danger et de suspense et ce thème musical est un élément nouveau dans notre monde harmonique. Nous avons ainsi utilisé des cordes et des cornes afin de développer le sentiment d'un son puissant, grandiose. Aussi, compte tenu de l'histoire, il nous fallait réfléchir sur un crochet musical sombre, un simple leitmotiv qui va et vient et suggère la tension. On a notamment beaucoup pensé aux DENTS DE LA MER au moment de la création musicale de PIONEER.
À la fin du film, Petter retourne dans la maison de la veuve de son frère et abandonne sa recherche de la vérité sur la mort de ce dernier, il décide de continuer à vivre malgré cette absence. Donc nous avons introduit une mélodie transparente, un joli thème pour suggérer le relâchement de la tension. J'ai adoré l'enregistrement de cette partie.
Fondamentalement, la musique d'un film sert à augmenter et à polariser les émotions de l'histoire. C'est le catalyseur de ce que j'appelle la réaction chimique mystérieuse de la cohérence cardiaque. Vous n'êtes alors plus là, vous êtes dans le film. Il s'agit d'émotions à atteindre dans le cœur des spectateurs. Et tout le monde partage une culture com-mune à travers la musique : dans le monde occidental, nous avons tous la même manière de réagir face au son.
D'une manière générale, la musique pop que nous faisons avec AIR nous permet d'utiliser la musique électronique au service de la musique de film. Nous avons aussi travaillé avec un orchestre que nous avions déjà utilisé par le passé, alors j'étais très excité à l'idée d'organiser le tout et d'arriver au rendu final. Je me sens très chanceux de pouvoir travailler dans ces conditions de liberté, bien que le film reste le maître.
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