Peter Thomas retrouve le cinéaste allemand Will Tremper une dernière fois après "Escape to Berlin" (1961) et "The Endless Night" (La Nuit la plus longue, 1963).
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Playgirl - Peter Thomas (2:39)
2. Berlin, da ist Musike drin - Orchester "Die Sportpalaster" (2:14)
3. Esther - The Sweet Guitars (2:12)
4. Pardon, Mr. Haydn - Peter-Thomas-Sound-Orchester (1:37)
5. Doldinger in der Philharmonie - Das Klaus-Doldinger-Quartett (2:14)
6. ...einer geht zur Party - Orchester Töff-Töff (1:03)
7. Playgirl - Cafe Einstein - Peter Thomas (2:16)
8. Trabrennbahn Mariendorf - Sir Peter And His Oldtimers (1:37)
9. Stacheldraht - Peter-Thomas-Sound-Orchester (1:38)
10. Rhythm of Berlin - Peter-Thomas-Sound-Orchester (1:42)
11. Sweet Love - The Sweet Guitars (2:40)
12. Theme for Airport - Das Klaus-Doldinger-Quartett (3:44)
13. Playgirl - Ingfried Hoffmann mit Rhythmusgruppe (2:45)
14. Playgirl - Cafe Einstein - Peter Thomas (2:12)
Ce qui est beau dans la musique, c'est qu'il suffit de la composer. C'est comme un puzzle. La scène est là, et maintenant il faut juste créer la musique.
Il y a des contraintes, c'est un ensemble. Il faut tenir compte du budget. Si l'orchestre a 60 musiciens et que 50 d'entre eux ne sont pas impliqués, je préfère avoir les 10 musiciens que je peux payer. Ils jouent comme moi et peuvent m'inspirer.
Je n'ai pas connu de succès instantané, ça m'a pris du temps. Je n'avais pas beaucoup d'argent, alors je devais être patient.
Aujourd'hui, je pense qu'il est essentiel que les musiciens regardent le film. Parce que les musiciens sont comme des enfants, ils veulent savoir ce qui se passe. Que ce soit l'orchestre philharmonique ou le musicien du coin, ils regardent avec impatience les trois minutes de séquence. Les Américains ont un clic, ils ont un timing précis sur le clavier. Moi, je préfère qu'on regarde le film, on note ça dans une salle de travail, où sont les points de synchronisation. On a le tempo et on connaît le timing. Et si on ne peut ne pas le faire avec le clic, je veux que les musiciens voient ce qu'ils jouent. C'est un même thème, mais en changeant l'intensité, avec de la tension, en jouant lentement, puis en accélérant Et cette façon de jouer de la musique, d'interpréter avec intelligence ce que je dis, de le transformer à sa façon, de le mélanger avec les notes, c'est la recette secrète pour la musique de film.
De la musique pour le cinéma, c'est la combinaison de la musique avec un personnage et l'émotion interne de la musique en elle-même, comme un élément crucial de l'intrigue. Je ne crée pas seulement la musique dans ma tête, je fais aussi les arrangements, car les arrangements sont le sel et la crème, 50% de la musique c'est l'arrangement.
Avant, les grands compositeurs avaient souvent plusieurs arrangeurs. C'est compliqué. On peut écrire pour quatre hautbois, et un autre peut arranger pour quatre cors ou quatre bassons. Si on prend un synthétiseur, tous les synthétiseurs sonnent pareil. Quand on dit synthétiseur, on le reconnaît. Tout est pré-enregistré. Il y a des tangos, des trucs divers, tout ce qu'on peut imaginer. Et on ne peut plus jouer de manière personnelle. Quand il y a un batteur qui joue, il est un batteur solitaire, il joue différemment qu'un batteur dans un groupe. L'apport personnel des musiciens, c'est ce qui fait la musique. La musique écrite, c'est magnifique, c'est merveilleux et nécessaire. Mais comment elle est interprétée... Dans la musique de film, ce n'est pas comme un orchestre classique jouant la 7e symphonie, où tout est préétabli. Dans la musique classique, qui est jouée depuis 250 ans, par exemple Beethoven, ça dépend de l'exécution, parfois c'est moins bien, parfois c'est super. Mais personne ne s'amuse à changer les arrangements. L'orchestre est fixe, il a un son spécifique, mais la musique de film, c'est autre chose. Le son est créé grâce au cœur de l'orchestre, grâce au budget aussi. Avec plus d'argent, plus de virtuosité, ça ne veut pas dire que c'est mieux. Il ne faut pas oublier qu'avec des musiciens en live, même juste deux, ou même un seul avec un violoncelle qui est filmé, qui a un feeling, on peut faire plus qu'avec les synthétiseurs les plus chers. Je vous garantis que les jeunes qui apprennent la musique ne doivent pas penser que le synthétiseur fait tout tout seul.
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