Dans son documentaire intime, Zoé Chantre est à tous les postes (caméra, montage... et musique). Elle évoque le cancer, le mal de dos, le désir d'enfant, avec inventivité (séquences animées, du papier découpé, des post-it, une fourmi captée par une petite caméra, un poussin sortant de sa coquille...) et une musique aux sonorités variées et insolites (percussions, sifflets, violoncelle, notes de synthé). Ses notes insufflent de la fantaisie face aux tracas de la vie, en contrepoint des maladies, de l'hospitalisation, des interrogations existentielles. Bien qu'elle ne se considère pas vraiment comme musicienne, elle fredonne, s'enregistre avec son téléphone et crée ainsi une banque de ritournelles, de petits airs, qui correspondent souvent à un état précis et les classe par émotions ou situations. Elle replonge dedans lorsqu'elle cherche un accompagnement musical pour son récit et les retranscrit sur son clavier. Cela lui sert de pause dans le montage, quand elle est épuisée de l'image, elle fait une bascule vers la musique qui participe à l'histoire comme des petits souffles ludiques.
[© Texte : Cinezik] •
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