Masaru Satô retrouve Akira Kurosawa après "Vivre dans la peur" (1955), "Le château de l'araignée" (1957), "Les Bas-fonds" (1957) et "La forteresse cachée" (1958) sur cette relecture contemporaine d'Hamlet, mettant en avant un jeune homme (Toshiro Mifune) dont la quête de justice le pousse à s'infiltrer au cœur d'une entreprise corrompue dans le but de révéler les individus responsables de la mort tragique de son père. La musique, imprégnée de l’esprit du jazz, évoque les films noirs, tant américains que français. Chaque note résonne comme un écho de l’angoisse et de la tension qui règnent dans l’univers impitoyable de l’entreprise. Le jazz offre à la fois un soutien à l'atmosphère oppressante et inquiétante du film et crée un décalage ironique qui souligne les tragédies des personnages. Cette dualité entre tension dramatique et légèreté apparente se manifeste à travers des passages musicaux qui flirtent subtilement avec le pathétique et l’absurde. Le jazz policier se révèle particulièrement efficace pour souligner l'ironie cruelle du sort réservé au protagoniste. Alors qu'il pense maîtriser son destin en cherchant à venger son père, il se retrouve entraîné dans une spirale de violence et de désespoir où il devient lui-même victime des conséquences inattendues de sa quête de vengeance.
[© Texte : Cinezik] •
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