Dans son court-métrage, le cinéaste Mohamed Ramadan utilise la musique du musicien tunisien Dhafer Youssef.
[© Texte : Cinezik] •
"Il y a une grande industrie cinématographique en Egypte qui a beaucoup de films commerciaux, et dans ces films là il y a des musiciens professionnels qui sont spécialisés et qui ont une réputation préalable dans la musique. Et comme il y a des rémunérations importantes et des débouchés car l'industrie du cinéma commercial rapporte bien, ils s'orientent et se dédient à la musique de films.
Ce n'est pas du tout le cas pour les courts métrages qui ne sont pas en général dans le circuit commercial, qui sont assez indépendants. Ils n'ont pas les moyens de se payer ces compositeurs professionnels, donc ils essayent d'utiliser une musique assez connue et en l'occurrence j'ai utilisé une musique de Dhafer Youssef. Le critère était que la musique soit assez populaire et connue."
"La musique était très importante dans le film et l'infirmière était sensée faire écouter de la musique au patient. Elle ne pouvait pas lui faire écouter de la musique qui soit spécialement composée pour ce film-là, elle devait être assez connue et populaire pour que les gens reconnaissent et que ça soit une musique susceptible d'être écoutée par cette personne-là, celle qui est dans le coma. Le choix n'était pas anodin."
"La musique contribuait à construire le lien entre les deux personnages, deux espaces différents, elle était caractéristique de l'espace intime des deux personnages et c'est pour ça que, quand par exemple il y avait le médecin, il n'y avait plus de musique. La musique augmente du début à la fin du film et illustre justement le développement de la relation des deux personnages qui a atteint son paroxysme à la fin avec la scène d'amour."
"La musique était un peu expérimentale, et n'obéissait pas à des règles fixes. Cela reflétait un peu le désordre de cet espace et la situation de la femme qui n'arrivait pas à se reconnaître dans cette relation, qui est un peu désorientée. Le style de musique illustrait justement son état d'esprit dans cette relation, n'était pas clairement positionnée."
"Il y avait d'autres moyens narratifs pour construire cet espace et cette intimité. Le film était déjà assez court, 16 minutes, et je ne pouvais pas utiliser que du dialogue, je voulais éviter que le spectateur s'ennuie. J'ai donc alterné entre musique et dialogue unilatéral, et entre le mouvement avec les déplacements de la femme qui est important car c'est un déplacement dans un espace très confiné. La musique m'a permis d'instaurer un rythme au film."
Souad est une jeune infirmière qui se lance dans une relation amoureuse à sens unique avec Yosief, un patient dans le coma. Elle vient le voir tous les jours. Mais Yosief peut-t-il partager ses sentiments ?
16min
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