Les Tindersticks (Stuart A. Staples) retrouvent la cinéaste française Claire Denis sur ce thriller sensuel après "High Life" (2018) et plusieurs autres films depuis leur rencontre sur "Nénette et Boni" (1996). Il s'agit de l'errance d'une journaliste américaine en détresse bloquée sans passeport au Nicaragua. La partition choisit un jazz serein (piano, basse, percussions, saxophone, cuivres) et presque impassible (ne prenant pas en compte les émois des personnages) pour colorer un récit en creux, les déambulations, les divagations, la sensualité des rencontres, plus que convenir à un enjeu narratif.
[© Texte : Cinezik] • #TheStarsAtNoon #Tindersticks
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1. Introduction (0:34)
2. Opening (2:36)
3. Taxi Across Town (2:30)
4. Hotel Bar (4:32)
5. Dawn Walk Home (3:14)
6. Los Periquitos (2:02)
7. The Mercado (1:15)
8. Motel Rain (1:40)
9. The Costa Rican (2:54)
10. Stars at Noon (3:39) - chanson par Stuart A. Staples
11. Blood Hands (1:57)
12. Burning Car (3:24)
13. The Consultant (1:38)
14. Blood Hands (Version) (1:53)
15. Apache (1:35)
16. The Bridge (1:14)
17. The Crossing (1:12)
18. The Costa Rican (Reprise) (2:54)
19. Stars at Noon (Instrumental) (3:32)
"No Hay Amor" - Natalia Clarke
"El Condor pasa" - Los Incas
"Golden Sands" - Daniel May, Marc Ferrari
"Panameñas bonitas" - Maximo Rodriguez y sus estrellas
« Quand je travaille pour Claire, je cherche à comprendre ce qui l'anime ou ce qui l'intéresse vraiment pour chacun de ses films. Cela peut être plus important encore que les images, et m'aide à créer une perspective propre à la musique. Tandis qu'elle écrivait le scénario de Trouble Every Day, elle évoquait ses idées pour le film de manière si romantique que cela a donné le ton pour la musique, et quand cet aspect romantique est venu se heurter à l'horreur des images, le rapport entre les images et la musique en a été d'autant plus vivant. Notre travail est ponctué de telles collisions, dans lesquelles les idées murissent séparément mais se font écho ou engendrent une véritable explosion quand elles sont mises en contact. Pour moi, cela peut apporter bien plus que le simple fait de réagir aux images par de la musique. Comme à chaque fois que je travaille avec Claire sur un de ses films, l'expérience en question pour Stars at noon était comme une première fois - c'est d'ailleurs la première fois que son film est l'adaptation d'un roman. Cela a été une longue gestation, Claire avait même passé du temps avec l'auteur, Denis Johnson, avant son décès en 2017. Et donc, après tant de temps, quand le moment de filmer est venu, notre conversation a été assez courte - un appel alors que j'attendais à l'aéroport CDG et qu'elle était en partance pour le Panama. « Et puis, bien sûr, j'ai besoin de la musique pour filmer la scène où ils dansent.- Comment ça, la scène où ils dansent ?- Celle de la boîte de nuit.- C'est dans le scénario ?- Dans la dernière version du scénario.- Et quel genre de musique tu veux ?- Ta musique - langoureuse et sexy.» Je sais bien qu'en tant que compositeur de musique de film, je suis plutôt privilégié. On ne m'a jamais donné un film, ou même une scène, avec une musique provisoire. On ne m'a jamais imposé « je veux que la musique soit comme ça. ». Cela implique une certaine confiance, et une volonté implicite d'aller plus loin, d'explorer. Je ne décrirais jamais notre relation comme étant facile, il y a toujours une sorte de tension créative, et cela entretient la force de l'échange. Mais comme avec le morceau Stars at noon, c'est la rencontre de l'image et de la musique, un moment de pur bonheur. »
Festival de Cannes 2022 - En Compétition
Calendrier des Films & Séries
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)