David Reyes signe la musique instrumentale de ce documentaire, premier film de Stanislas et Edouard Zambeaux sur des ados dans un centre d’hébergement d’urgence qui participent à des ateliers de chant dont l'aboutissement est un spectacle final. Ainsi, de ce projet sont nées 10 chansons originales (écrites par les enfants sur la musique de Peggy Rolland).
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1 - Un jour ça ira - 1:36
2 - Par la fenêtre - 0:59
3 - Visite du CHU - 1:36
Je suis un ange - 0:36
5 - Ecrire sur un radiateur - 0:23
6 - Un monde d'enfants - 3:38
7 - Ange et Djibi - 0:30
8 - Serial déménageur - 1:56
9 - Dans les couloirs - 0:35
10 - L'arrivée des lits - 0:48
11 - Rêver trop haut - 0:31
12 - Un voyage dans le monde - 2:10
13 - Le dessin sur le mur - 0:30
14 - Où sont mes racines - 1:15
15 - Au fond d'un souvenir - 0:22
16 - Nanterre - 0:30
17 - Une larme - 0:34
18 - Les têtes dans l'escalier - 0:31
Pour ce score, j'ai voulu raconter différentes choses à travers la musique. Comme c'est l'histoire d'un centre de réfugiés, j'ai voulu illustrer les différentes nationalités qui s'y croisent par différents types de guitare: kora, n'goni, guitare manouche, guitare flamenco, guitare folk... ces différentes sonorités permettent d'avoir une palette sonore à la fois cohérente et diversifiée - et j'ai choisi d'axer la principale partie de la partition sur la guitare car c'est un instrument vraiment nomade, ce qui renforce encore le propos. Mais on trouvera aussi dans la partition des instruments comme le cymbalum, le marimba ou la kalimba, toujours pour illustrer cette idée des différentes cultures qui se mélangent. Par ailleurs, j'ai voulu faire une musique assez introspective, plutôt intimiste (même dans les passages les plus fournis notamment dans les morceaux longs, le son reste «light», on sent le côté «peu d'instruments»), car c'est en accord avec le sujet: on est dans l'humain, le vécu, l'émotion simple et sincère, et une instrumentation trop riche aurait écrasé cela. Mais il me semblait important d'avoir une musique très «organique», très «acoustique»: un choix d'instruments synthétiques, industriels, aurait été à côté de la plaque car ça nous aurait mis en-dehors de l'émotion interne au personnage: il ne s'agit pas ici d'un documentaire explicatif avec voix off et musique de fond type reportage informatif, mais il fallait faire une musique qui nous fasse vibrer, qui nous mettre au cœur du ressenti des protagonistes. La guitare a également l'avantage d'être un instrument à la fois lumineux et nostalgique (comme le sont les enfants du film), de pouvoir être grave ou même provoquer une tension avec des accords marqués (sur la scène des migrants par exemple) mais aussi, avec juste quelques notes épurées, d'évoquer un souvenir ou un futur plus doux... Et puis, il était impératif de bannir le piano de ma musique, afin que le score ne rentre pas en conflit avec les chansons écrites par Peggy et les enfants. Ici, la distinction est claire, et les chansons peuvent se démarquer sans problème, prendre toute leur place, jusqu'au dernier quart d'heure du film où ce sont elles qui prennent le relais sur la musique pour conclure l'histoire. L'arrivée des chansons dans cet univers musical différent, renforce leur singularité et leur puissance, et l'émotion qu'elles provoquent à la fin n'en est que plus grande. Le thème principal, à la kora, est celui de Djibi, mais on trouve également un thème pour Ange, au célesta, mais un célesta abîmé, comme un ange fragile et abîmé, qui n'a pas pu prendre son envol... Et j'ai également composé une musique plus ludique, avec des instruments enfantins (mais aussi un peu abîmés) pour les scènes de jeux d'enfants, car ce n'est pas un film misérabiliste, il faut rester dans l'optimisme et l'insouciance des enfants, qui sont sûrs qu'Un jour ça ira...
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