Le batteur de jazz et compositeur Arnaud Dolmen signe avec le groupe portoricain IFÉ la musique du documentaire sur l'adoption internationale de Amandine Gay.
[© Texte : Cinezik] •
Pour l'usage de la musique, avec Enrico Bartolucci (le chef-opérateur et monteur d'Ouvrir La Voix et co-fondateur avec moi de notre société de production, Bras de Fer), on déteste l'usage illustratif de la musique qui vient surligner une émotion, pour moi au contraire ça bloque l'émotion. On est donc allés voir Arnaud Dolmen et ÌFÉ pour la musique car ce sont des artistes dont l'identité musicale est très marquée, aucune possibilité d'utiliser leur musique en "fond sonore". Je voulais des musiciens de la Caraïbe ou liés aux diasporas noires car une des choses centrales dans le parcours des adoptés comme dans le parcours des personnes liées à la traite transatlantique c'est le déracinement et la nécessité de recréer une culture à partir du trauma et du vide. Avoir des musiciens qui venaient de ces espaces et ces histoires-là permet de faire écho à l'expérience des adoptées.
Écho renforcé par le fait qu'Otura Mun, le leader d'ÌFÉ est un adopté afro-américain qui, une fois adulte, est devenu "babalawo" (grand prêtre de la religion yoruba). Les morceaux qu'il a composé pour le film sont dérivés de prières yoruba. L'électro hybride d'ÌFÉ et ses chants de célébrations pour les ancêtres rencontre le gwoka (tambour traditionnel guadeloupéen), le jazz et les chants en créole d'Arnaud Dolmen pour que la musique ne soit pas qu'un habillage mais un ressort narratif, en soi.
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