Alexandre Tartière signe (avec Neyl Nejjai) la musique de cette romance musicale, premier film marocain de Ismaël El Iraki sur une star du rock déchue qui revient dans sa ville natale, Casablanca, et y trouve l'amour. Il a écrit les chansons que le couple joue et chante. On y entend aussi de nombreux titres préexistants, du rock marocain ("Maroccan Roll" des Variations).
[© Texte : Cinezik] • #BurningCasablanca #ZankaContact
Alexandre Tartière est un ami de lyçée que j'admire depuis mes 15 ans. C'est un mix à lui tout seul, un Français né au Maroc qui parle une darija parfaite. Alors qu'il montait son groupe "Alaskandar" à Londres, moi j'écrivais le scénario : je lui envoyais un mémo sifflé, des bouts de paroles, il répondait avec une idée de riff. C'est une gageure de décrire dans un scénario une musique qui n'existe pas encore. Nous avons travaillé de manière très liée, car les personnages jouent et chantent les compositions d'Alex : la musique est dramaturgie et mise en scène. J'avais besoin ici d'une note haute pour que la voix de Larsen se brise dessus, là d'un final en litanie pour faire pleurer le personnage de Saïd... Il m'a donné certains trucs de zicos aussi : l'habitude qu'a Larsen de mordre la guitare pour qu'elle sonne électrique dans sa tête, ça vient de lui ! Bourré de toutes ces infos durant des années, Alex a ensuite disparu à Londres. Il est revenu trois mois avant le tournage avec des chansons si personnelles et si fortes. c'était mieux que ce dont je rêvais.
"Full Contact Love", le tube de jeunesse de Larsen, on nous demandait souvent si on ne l'avait pas trouvé sur un vieux vinyle. Quel meilleur compliment ? Nous avons aussi travaillé avec Khansa pour adapter les chansons à sa voix, dans des sessions qui mêlaient chant, scénario (il s'agissait souvent de réécrire des répliques mêlées à des scènes de chant) et jeu d'acteur. Nous avons enregistré les chansons censées pré-exister des mois avant le tournage, et on les balançait à fond sur le plateau, façon Leone et Morricone, pour plonger acteurs et équipe dans l'émotion de la scène. Tout le reste, les scènes de cabaret, le concert de Kadavar, l'enregistrement au studio, on l'a fait en live. Ce que vous entendez dans le film est live, joué et capturé en direct et en 35 mm. Le chant est réel, la guitare est réelle : l'émotion est réelle. Khansa chantait en direct, Ahmed a fait quatre mois de cours de gratte... Il était aussi doublé en direct sur le plateau par Neyl Nejjai, le Slash marocain, qui a co-composé les guitares avec Alexandre. De vrais musiciens réunis au même endroit qui prennent un risque ensemble.
(en gras, originales)
1. A Man of Constant Sorrow - Texas Chainsaw Dust Lovers, 2014
2. Full Contact Love (Live) - Alex Tartière & Snakeskin, 2019
3. Fine Ghadi Biya Khoya (Ou m'emmènes-tu) - Nass el Chiwane, 1973
4. Zanka Castles - Alex Tartière, 2020
5. Ghani Li Cheway Cheway - Oum Kalthoum,1945
6. l'Il Take Care of You - Bobby "Blue" Bland, 1959
7. Full Contact Love (Studio) - Alex Tartière & Snakeskin, 2019
8. Mountains Made Of Steam Silver - Mount Zion, 2005
9. Ghir khoudouni (Emparez-vous de mon être) - Nass el Chiwane,1974
10. Tayeh - Fadoul et les Privilèges, 1971
11. Did It - Les Variations, 1974
12. Eye Of The Storm - Kadavar, 2013
13. Maktoub LLah - Fadoul et les Privilèges, 1971
14. Id Chad - Mariem Hassan, 2002
15. The Fire of Love - The Gun Club, 1982
16. Kasbah Tadla - Les Variations, 1974
17. Sanglots - Les Variations, 1974
18. Zanka Contact - Alexandre Tartière, 2019
19 Jedba - Fadoul et les Privilèges, 1971
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