par Benoit Basirico
- Publié le 05-05-2019Le groupe allemand Tangerine Dream, connu pour leur musique répétitive et planante, a créé sa musique avant même que le film soit tourné, à partir du script. Cela a permis au réalisateur de faire écouter la musique à ses acteurs lors des prises dans la jungle. Ainsi, la musique a pu conditionner l'état d'esprit et le rythme du film dés les prémisses. Les notes synthétiques (synthés et mellotrons) infusent dans chaque plan une atmosphère particulière, menaçante et crépusculaire.
Mystérieuse et chaotique, la partition intègre malgré tout de belles mélodies et harmonies. La musique électronique est trop souvent devenue un moyen de se contenter de textures souterraines, se confondant avec le sound design, abolissant toute idée de thèmes. Pourtant, lors de l'émergence de cette musique digitale, dans les années 70, les musiciens ne se privaient pas d'inscrire leur écriture dans un développement narratif, ne résumant pas leur travail à une illustration climatique.
Au sein de l'électronique, on entend aussi une guitare electrique, présence rock dans la partition, qui représente un élément primitif associé aux paysages de désolation du film. L'audace musicale, surtout de la part du cinéaste William Friedkin d'avoir permis cela, accentue toute la dimension fantastique et onirique de l'oeuvre, surement une volonté de se détacher du réalisme du film originel de Clouzot dont c'est le remake.
par Benoit Basirico
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