L'actu du jour, c'est tout d'abord la présentation de 24 CITY du chinois Jia Zhang Ke, documentaire retraçant l'histoire sociale et l'évolutions des moeurs en Chine à travers le portrait d'anciens ouvriers d'une usine d'armement. Franchement longuet et, de fait, guère passionnant : dommage, l'idée est bonne. Pourtant, un doute subsiste : est-ce un vrai documentaire ?
De même, "Linha de Passe" de Walter Salles et Daniela Thomas, peine à captiver de bout en bout, malgré une galerie de personnages touchants. Les deux réalisateurs se révèlent excellents portraitistes de leur pays et de ses habitants, mais cinéastes et dramaturges un peu paresseux. Leur vision politique suffira-t-elle à séduire Sean Penn et son jury ?
Quant à Allen, il est au sommet avec VICKY CRISTINA BERCELONA. C'est pour l'instant, avec BLINDNESS de Fernando Mireilles et WALTZ WITH BASHIR de Ari Foreman, la meilleure surprise de la sélection (même s'il n'est pas en compétition). On peine jusqu'à présent à trouver une éventuelle Palme d'Or... mais patience, il reste encore dix jours !
En sections parallèles, le film attendu de Bertrand Bonello DE LA GUERRE avec Mathieu Amalric dans son deuxième film au festival avec CONTE DE NOEL déçoit à la Quinzaine des réalisateurs, tandis que TONY MANERO, film chilien, convainc dans la description d'un climat social déchirant sous la dictature de Pinochet avec un personnage qui exprime une passion pour John Travolta dans "La fièvre du samedi soir" en se prétendant être son sosie. Violent et musical, ce film est très original dans sa manière d'aborder le conflit, lorsque la perte des idéaux d'un pays est filmé du point de vue de ce personnage qui s'invente un destin en dansant Tony Manero.
A la Semaine de la critique, après les décontractés et musicaux RUMBA (voir notre interview) et MOSCOW, BELGIUM sur lequel nous reviendrons, la journée est marquée par un film dur sur la drogue des jeunes et le crépuscule de la vie, BETTER THINGS.
Et ce n'est pas fini : est présenté ce dimanche, SERBIS du philippin Brillante Mendoza, qui évoque la vie d'une famille un peu paumée qui vit dans un vieux cinéma urbain transformé en salle de projection de films pornos... Peut-être le film à scandale de Cannes 2008.
Et enfin, une attente de près de 18 ans prend fin avec la projection en première mondiale d'INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL de Steven Spielberg. Un vrai film de fans pour les fans, et le retour au sommet d'Harrisson Ford, qui se fait rare sur les écrans. Mais c'est surtout le retour dans les enceintes des salles obscures de la musique de l'immense John Williams, qui ne nous a rien délivré depuis MUNICH en janvier 2006. Nous publierons à l'occasion de cet événement unique la critique de la musique avec celle du film. L'attente ne sera pas longue pour les non-festivaliers : INDIANA JONES sort dans 900 salles mercredi prochain.
Rendez-vous donc dans notre prochain bulletin.
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Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)