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Une conclusion inégale

Ça y est. Terminé. Tous les films en compétition ont désormais été projetés et on attend le verdict du jury avec une impatience palpable. Aujourd'hui, c'est la réalisatrice espagnole Isabel Coixet et le metteur en scène taïwanais Tsai Ming-Liang qui se sont chargés de clôturer la sélection officielle. Et là, autant dire qu'entre les deux films, c'est le jour et la nuit. Le premier, MAP OF THE SOUNDS OF TOKYO, est une plongée ratée dans la capitale japonaise qui suit les histoires (et les inepties) de deux amants incarnés par Sergi Lopez et Rinko Kikuchi. Ennuyeux, fade, impersonnel, le film d'Isabel Coixet s'est fait huer à la fin de la projection de presse. MAP OF THE SOUND OF TOKYO fait la quasi-unanimité contre lui. Et puis, de l'autre côté, nous retrouvons Tsai Ming-Liang et VISAGES. Ce long-métrage est un beau film qui malheureusement s'essouffle un peu sur la durée (2h20 tout de même). Tsai Ming-Liang y démontre une parfaite maîtrise de sa mise en scène. On y décèle aussi un hommage évident au cinéma de la Nouvelle Vague et à François Truffaut. Pendant la conférence de presse suivant la projection du film, l'acteur Jean-Pierre Léaud (LES 400 COUPS) lui a d'ailleurs rendu un long et vibrant hommage, lui qui se fait si discret au cinéma.

Ce film contient deux éléments réguliers de ce festival, tout d'abord une longue durée (plusieurs films dépassent les 2h30, certains gagneraient à être coupés comme le Tarantino, ou le Noé, on se demande même s'il ne le seront pas effectivement pour la sortie en salle, la selection cannoise précipitant les montages), et ensuite par le casting français, car en effet, des comédiens français squattent l'affiche de films étrangers :  chez Tarantino, Lars Von Trier, Johnny To, Ken Loach, et donc ici Tsai Ming-Liang. A l'image du film de Quentin Tarantino où l'on parle français la majeure partie du film mais aussi allemand et italien, la selection officielle du festival a su mélanger les langues. Enfin, la question du deuil est très présente, à l'image du film d'ouverture de Pixar où le vieil homme perd sa femme, le film de Lars Von Trier où Charlotte Gainsbourg perd son fils, le Gaspard Noé et le deuil d'une soeur pour son frère, ou aussi CECI EST MON SANG où un vampire transforme une femme qu'il aime en vampire, en la tuant et la ressucitant, INGLOURIOUS BASTERDS où une jeune femme juive (Mélanie Laurent) voit sa famille massacrée par les nazis...

La compétition terminée, le festival retrouve un calme peu coutumier. Les festivaliers en profitent pour délaisser les salles de cinéma et leur préférer les plages de sable fin. Mais l'heure est bien sûr aux bilans et aux pronostics. Nous vous proposons d'ailleurs les nôtres dans ce bulletin.

La Quinzaine des Réalisateurs a déjà remis ses prix et c'est un véritable triomphe pour Xavier Dolan et son film J'AI TUÉ MA MERE. Le réalisateur belge remporte trois prix : l'Art Cinema Award décerné par un jury de programmateurs de cinémas indépendants, le prix de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) et le 7ème prix Regards Jeunes 2009.

Nous attendons de savoir qui recevra la prestigieuse et convoitée Palme d'Or des mains de Marion Cotillard (en remplacement d'Isabelle Adjani qui a refusé cet honneur...), Isabelle Huppert la présidente du jury a le choix entre le coeur (LE RUBAN BLANC - elle a déja travaillé avec Haneke sur "La Pianiste"), le consensus (UN PROPHETE porté aux nues par la presse) ou la polémique (ANTÉCHRIST detesté de la presse). Que choisira-t-elle ? Il se pourrait que ce soit la dernière option...

Notre prochain bulletin : le palmarès

Fabien Morin et Benoit Basirico 

EDIT : Des vidéos de concerts de la plage ont été ajoutées aux Bulletins du 19 mai, 20 mai (concert Jean-Michel Bernard) et 21 mai.

2 pistes de la bande son de "Map of the Sounds of Tokyo"

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