Pour son film de fin du monde, 2012, l'allemand Roland Emmerich retrouve Harald Kloser après "10.000" et "Le Jour d'après". Associé à son orchestrateur Thomas Wander, le compositeur (également scénariste) nous propose une partition crépusculaire, aux cordes mélancoliques, avec quelques voix annonçant ce crépuscule de l'humanité, tel une ode à la renaissance. Les cordes s'agitent aussi pour faire l'effet dévastateur attendu pour ce genre de film avec quelques passages (comme sur "Saving Caesar") rappelant les effets rythmiques à la Hans Zimmer. Mais des pièces plus subtiles comme "Suicide Mission" dégagent une véritable poésie.
Pour la dernière apparition de Heath Ledger à l'écran, L'IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS propose une bande son mélancolique, envoûtante par son thème obsédant.
Terry Gilliam (qui a travaillé avec Dario Marianelli sur "Brothers Grimm", avec George Fenton sur "Ficher King", ou Michael Kamen sur "Le Baron de Munchausen" ou "Brazil") retrouve là les frères Jeff et Michael Danna après "Tideland". Orchestrale, leur musique est une invitation au rêve et à la danse, proposant même une valse sur laquelle dansent les personnages dans une galerie des glaces (magnifique séquence), et le thème qui prolonge la féerie du film jusqu'au générique.
En France, la mort n'épargne pas le cinéma non plus. Le réalisateur et producteur Claude Berri est mort avant de terminer son nouveau film TRESOR. François Dupeyron a pris le relais pour l'achever. Hasard des circonstances, le compositeur Frédéric Botton qui retrouvait le cinéaste pour la quatrième fois après "Une femme de ménage", "L'Un reste l'autre part" et "Ensemble c'est tout", est lui aussi disparu. C'est Jean-Yves d'Angelo, qui a travaillé avec le compositeur pendant 5 ans ("Camping", "Ensemble c'est tout"...) et qui a finalisé la partition de ce film avec l'aide de Christian Chevalier (producteur executif de la musique). Pour une comédie, l'attachement à un thème avec piano seul dégage une certaine tendresse et sincérité.
Enfin, Xavier Gianolli propose à l'américain Cliff Martinez de composer A L'ORIGINE.
Le compositeur des premiers films de Steven Soderbergh retrouve le cinéma français après "Espion(s)" et succède à Alexandre Desplat dans l'oeuvre du réalisateur de "Quand j'étais chanteur". Sa partition s'avère plus minimale que d'ordinaire, se contentant de quelques notes discrètes instaurant une ambiance, ce qui est efficace à l'image, mais un peu ennuyeux à l'écoute seule. A retenir tout de même le morceau "Le Feu" où se détachent les boucles d'un violon soliste au milieu de cordes énigmatiques, moment assez inquiétant et beau à la fois.
2012 - Harald Kloser :
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)