Dans POETRY de Lee Chang-Dong présenté en compétition, nous assistons à la relation entre une grand-mère, poétesse atteinte d’Alzheimer, et son petit-fils. Il s'agit d'un mélo un peu grossier pour certain, une finesse poétique pour les autres... Se confrontent comme dans beaucoup de film du festival le grand sujet avec un grand S, et la petite histoire intime. La grand mère qui se met à chanter est un moyen d'exulter une musique intérieure comme un feu qui continue de s'animer malgré la maladie.
Dans le magnifique, beau et dur, YOU, MY JOY de Sergei Loznitsa présenté en compétition, le réalisateur ukrainien filme comme un documentaire les rues de son pays, filmant en plan séquence les déambulations de ses personnages (un routier perdu, un vétéran de guerre, une prostituée mineure, des officiers de police corrompus ou une mystérieuse gitane), entre chaos et violence, et des chansons locales pop se font entendre depuis les voitures ou les maisons. La musique est un signe de vie, et de vitalité, alors que l'Histoire a tout rasé.
Dans CHANTRAPAS de Otar Iosseliani présenté Hors Compétition, la musique a toujours une source réelle, elle est un personnage... On entend des gammes et des arpèges à une fenêtre avant de comprendre qui la jouait... La musique instaure une dynamique dans le hors-champ, permettant l'émergence de la fiction dans l'existence musicale des personnages.
Enfin, une parenthèse d'une heure à la Quinzaine avec le court documentaire sur les Rolling Stones, STONES IN EXILE, a pu être présentée par Mick Jagger.
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)