SOLEIL TROMPEUR 2 de Nikita Mikhalkov est en compétition, un "pensum" avec explosions, gros plans et travellings, avec une musique grandiloquente, orchestrale, signée Edouard Artemiev, complice du réalisateur ("Urga"...), et compositeur de Tarkovski ("Stalker", "Solaris"). Même si le film est indigeste, il est plaisant de voir le compositeur russe en actualité au festival.
Après "Delta" remarqué il y a 3 ans, Kornél Mondruczó revient en compétition avec UN GARCON FRAGILE (THE FRANKENSTEIN PROJECT), représentant la Hongrie dont on entend la musique d'un illustre représentant, le compositeur de musique contemporaine György Kurtàg, ainsi qu'une sonate de piano de Mozart. Le film à demi-réussi est comme une adaptation du roman de Mary Shelley par Michael Haneke, ou autrement dit l'histoire d'un jeune homme renié par son père qui tue les jeunes femmes qu'il aime devant une caméra fixe implacable, un montage sec et une progression dramatique qui fait froid dans le dos. On regrette juste que le film ne soit que l'esquisse d'un projet initial ambitieux. On a donc le sentiment d'inachevé.
Le festival propose en clôture le film australien de la française Julie Bertuccelli, THE TREE, avec Charlotte Gainsbourg, pour un film épatant, émouvant, entre le drame familial en huis-clos (la disparition du père et le deuil de la mère et ses enfants) et le film fantastique (le père réincarné dans l'arbre voisin de la maison, des visions de crapeaux dans la salle d'eau), ce qui fait penser à l'aspect surnaturel et mystique de Shyamalan, avec une musique de Grégoire Hetzel poétique, lyrique par instant, dramatique à d'autres moments, toujours cohérente avec les sentiments des personnages sans tomber un seul instant dans le pathos.
Un début de palmarès se constitue avec les prix de la jeunesse remis à COPIE CONFORME de Kiarostami (en compétition officielle) et à LES AMOURS IMAGINAIRES de Xavier Dolan (Un Certain Regard).
Le Palmarès du grand jury présidé par Tim Burton sera remis demain (annonce en direct dans un bulletin ouvert ce dimanche dés 19h15), parmi une sélection décevante cette année (que viennent faire FAIR GAME, le Tavernier ou le Bouchareb ?), et le paradoxe fait que nos favoris contiennent peu de musique (ce qui nous a valu de ne pouvoir proposer des interviews de Sarde, Piersanti ou Amar, d'abord envisagées, car leurs films respectifs n'ont pas été appréciés).
Nous pouvons en tout cas citer 6 films que nous souhaiterions voir citer lors de la cérémonie :
Des hommes et des dieux
Another Year
Oh My Joy (Mon Bonheur)
Loong Boonmee Raleuk Chaat
Un Garçon Fragile
Tournée
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)