Mark Snow retrouve Alain Resnais après COEURS (2006) et LES HERBES FOLLES (2009). La partition se fait épique, tragique, hors du temps et de l'espace, on pense parfois à un péplum (musicalement). Pour ce film étonnant centré sur les comédiens qui dans leur propre rôle évoquent leur personnage de la pièce "Eurydice" dans une unité de lieu évoquant le théâtre, la musique élargit le cadre et instaure un climat énigmatique et romanesque. Le film se termine avec "It Was A Very Good Year" de Frank Sinatra :
Marc Streitenfeld est crédité "Pièces de piano et ambiance musicale" pour ce troisième film de Andrew Dominik qui avait travaillé avec Mick Harvey sur CHOPPER (2000), et avec Nick Cave et Warren Ellis sur L'ASSASSINAT DE JESSE JAMES (2007). Le film utilise surtout des chansons douces (Lou Reed, Johnny Cash, Petula Clark...), contrastant avec la violence qui se joue à l'image. On pense beaucoup à Quentin Tarantino (Pulp Fiction), d'autant que le film est assez bavard.
"Money" - Barrett Strong
(Générique de fin)
Le compositeur argentin Gustavo Santaolalla (double oscarisé pour BROKEBACK MOUNTAIN et BABEL) retrouve le cinéaste brésilien Walter Salles pour quelques ambiances sobre de guitares. La BO de ce film "sexe, drogue et jazz" contient des titres de Coati Mundi, Ella Fitzgerald, Son House, Dizzy Gillespie ou encore Slim Gaillard :
Le réalisateur Lee Daniels retrouve son fidèle compositeur Mario Grigorov, qui a composé la musique de tous ses films (SHADOWBOXER en 2005 et PRECIOUS en 2009). Sa partition propose un piano dissonant et quelques cordes dont l'élégance rappelle John Barry.
Par ailleurs, quelques titres 70's de funk Blaxploitation inscrivent le film dans son époque :
"Crumbs Off The Table" - Laura Lee
Claudio Simonetti (claviériste du groupe de rock Goblin) retrouve le cinéaste Dario Argento pour une version 3D de Dracula pour une partition sans électronique, avec grand orchestre, violon soliste et un thérémine, inspirée de Bernard Herrmann ou des films d'horreur de La Hammer, avec une chanson finale "Kiss me Dracula".
Lire notre interview de Claudio Simonetti
La piano est l'instrument maître de la composition de Pedro Onetto et Marta Roca Alonso pour ce premier long métrage du réalisateur argentin Benjamín Ávila. Dès le générique de début, un thème obsédant qui tourne comme un spirale se met en place et tout au long du film nous en entendons des variations, parfois mêlé à d'autres instruments, à un orchestre. La bande son du film contient aussi de la musique argentine, parfois chantée par les personnages. Malgré l'histoire dramatique, les mélodies au piano conservent parfois quelque chose d'enfantin, à l'image du personnage principal du récit Juan / Ernesto.
Lire notre interview de Pedro Onetto
Le compositeur chilien Jorge Arriagada retrouve son fidèle compatriote Raoul Ruiz sur le dernier film de ce dernier. Sa partition joue avec la flûte, la clarinette, la harpe, le violon, l'alto, et le violoncelle.
Lire notre interview de Jorge Arriagada
Il s'agit d'une première expérience avec la musique de film pour la réalisatrice Sandrine Bonnaire, qui a fait appel à André Dziezuk qui est intervenu sur le tard. Cette partition est assez restreinte dans le film avec un piano et une pièce orchestrale très émouvante, ce qui correspond aux états d'âmes des personnages, avec une attention portée aux silences. Cette BO est forte, poignante, elle s'immisce par petits moments dans le film pour s'installer plus longuement à la fin.
Les références musicales étaient Arvo Pärt et Henryk Górecki. Cette musique minimale, de couleur assez sombre, avait pour but de soutenir les émotions des personnages en évitant tout "sentimentalisme" et en refusant de mettre en exergue une émotion non présente a l'image.
Lire l'interview de Sandrine Bonnaire et André Dziezuk
Prochains bulletins :
Interview Vincent Courtois, Emmanuel Deruty, Grégoire Hetzel, Etienne Perruchon...
Et autres BO de Cannes : Holy Motors, Trois mondes, Gimme the loot, Le magasin des suicides, Cosmopolis, Ernest et Celestine, Augustine...
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)