garcons-guillaume-table,serero,cannes 2013 - Marie-Jeanne Sérero au pupitre du premier film de Guillaume Gallienne Marie-Jeanne Sérero au pupitre du premier film de Guillaume Gallienne

garcons-guillaume-table,serero,cannes 2013 - Marie-Jeanne Sérero au pupitre du premier film de Guillaume Gallienne

- Publié le 25-05-2013

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"Les Garçons et Guillaume, à table !" est le premier film de Guillaume Gallienne, présenté à La Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2013. Marie-Jeanne Sérero signe la musique de sa première comédie.

 

Interview Marie-Jeanne Sérero

Cinezik : Comment s'est faite la rencontre avec Guillaume Gallienne qui réalise son premier film ?

Marie-Jeanne Serero : Je connais Guillaume depuis quelques années parce que je fais depuis quatre ans la musique de pièces de théâtre pour Alain Françon dans lesquelles jouait Guillaume (LES TROIS SOEURS de Tchekhov). Je l'ai rencontré là et dans LA VILLEGIATURE de Carlo Goldoni où il jouait aussi. Cela fait quatre ans que l'on se connait, qu'il entend peut-être un peu des choses que je fais, et que j'ai le plaisir d'admirer son talent. Il savait que je composais aussi pour le cinéma et il a voulu tenter cette expérience.

Comment s'est fait le travail ? Dès le scénario ? Avait-il vos musiques pour le tournage ?

M.J.S : Il voulait que j'assiste au tournage donc j'y suis passé à quelques moments. Mais j'ai surtout vu la pièce à l'origine du film, et j'avais énormément rit et pleuré. C'était un vrai défi de l'adapter au cinéma, et au final je suis comblée. C'était un travail en amont, pratiquement au début du tournage. Après, au début du montage on a commencé à essayer beaucoup de choses, ce qui était très difficile. Guillaume avait envie d'essayer beaucoup de choses dans des directions différentes, tant le sujet est vaste et permet des éclairages différents. C'est cela qui était très dur, de savoir exactement ce qu'il voulait. Pour savoir exactement ce qu'il voulait, il fallait essayer beaucoup de choses différentes. C'est assez déstabilisant, on pouvait passer d'une fanfare à du rock puis à une musique orchestrale. En plus, il m'avait dit que la musique devait s'insérer au milieu de musiques référencées (classiques ou populaires, très connues). Supertramp par exemple. C'est à la fois angoissant et excitant.

C'est son premier film, alors il n'avait pas forcément l'assurance d'un René Féret avec lequel vous avez travaillé (NANNERL LA SŒR DE MOZART) ?

M.J.S : Je ne sais pas ce que veut dire un "premier film", il appréhendait, il essayait de voir les techniques de chacun, il essayait certainement de nous presser un petit peu, de voir tout ce que l'on savait faire. Mais qu'il ait fait vingt, cent ou un seul film, je pense qu'il aura toujours cette méthode de travail. Evidemment, il est acteur depuis toujours, donc je ne pense pas qu'il ait déjà été particulièrement troublé par le fait que ce soit son premier film. Il est toujours exigent, il abordait son rapport avec le compositeur un petit peu comme avec un comédien qui ferait des propositions, en le dirigeant mais en lui laissant biensûr une liberté.

Une comédie, est-ce particulier pour un compositeur ?

M.J.S : La comédie, c'est terrible. C'est tellement plus facile d'inciter à la tristesse et à la mélancolie, on est dans une couleur et une teinte du début à la fin, c'est tellement plus simple. Là, il fallait passer d'un état à l'autre, des états sensibles, violents, drôles, comiques, cocasses, et surtout prendre de la distance par rapport à ces états-là. Ce n'est pas parce que le personnage est drôle qu'il fallait que la musique le soit, ça me déstabilisait, c'était tout le temps en décalage.

Dans une séquence de rêve, on se transporte au XVIII ème siècle...

M.J.S : Guillaume voulait que la musique exprime un décor et nous amène à voyager, sans nous raconter l'histoire. Parfois il fallait juste une ponctuation. Quand le personnage entre dans le restaurant, il faut juste un petit piano et un petit accompagnement très fin. A chaque fois c'était différent. Le générique était très compliqué, parce qu'il fallait une valse. On est parti sur des références très diverses. Guillaume voulait une valse plutôt triste mais en même temps forte et légère. C'est difficile, il y a à chaque fois des contradictions.

Vous provenez d'une formation classique de musique savante, est-ce que vous considérez vos musiques de films aussi personnelles ?

M.J.S : J'ai toujours l'impression de faire une musique "au service de". La musique de film, c'est de comprendre un metteur en scène, une histoire et d'essayer de comprendre l'objet. Mon métier, c'est de pouvoir jouer avec ces techniques, de trouver une liberté à l'intérieur de tout ça. Je ne revendique pas un langage particulier. Evidemment, j'ai une formation classique, mais je peux écrire dans des styles différents.

Interview réalisée à Cannes le 21 mai 2013 par Benoit Basirico

 

 

 

 


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