LA VÉNUS À LA FOURRURE
Alexandre Desplat retrouve Roman Polanski après GHOST WRITER et CARNAGE et accompagne ce huis-clos avec 2 personnages sans écraser ce qui se joue, et sans s'effacer non plus, dans la juste présence musicale, avec un final digne d'un peplum.
Alexandre Desplat : Il y a entre nous quelque chose de fusionnel qui fonctionne vrai- ment très bien. Ce n'est pas toujours le cas mal- heureusement avec tous les metteurs en scène, pas toujours aussi rapides et pas toujours aussi flamboyants mais Roman aime la musique. Il aime la musique au cinéma et il aime la musique dans ses films donc, évidemment, pour moi, il est un interlocuteur magique. Je sens que tout est possible avec lui. Il n'y a qu'à écouter les musiques de ses films, en particulier ceux du début avec Krzysztof Komeda, ou celle du Locataire, de Philippe Sarde, qui sont des merveilles, pour réaliser à quel point il est inspirant. Il offre au compositeur un espace, une terra incognita, et il lui dit simplement : « Vas-y ! »
ONLY LOVERS LEFT ALIVE
Pour son nouveau film, Jim Jarmusch convoque des artistes avec lesquels il a collaboré en tant que musicien. En effet, le cinéaste a fait deux albums au sein du groupe Sqürl (auprès de Carter Logan et Shane Stoneback), et a participé à la conception de deux albums du luthiste hollandais Jozef Van Wissem ("Concerning the Entrance into Eternity" en 2012, "The Mystery of Heaven" en 2013).
Par ailleurs, de nombreux moments musicaux, par exemple lorsque Tilda Swinton met des morceaux sur une platine Vynile (Charlie Feathers, Denise La Salle)
NEBRASKA
Claviériste, percussioniste et guitariste, fondateur du groupe Tin Hat basé à San Francisco, Mark Orton travaille pour la première fois avec Alexander Payne qui a collaboré avec Rolfe Kent sur ses premiers films. Sa guitare folk accompagne ce road movie en jouant la carte émotionnelle.
En générique de fin : "Green Green Grass Of Home" - Jim Nabors
LA JAULA DE ORO
Les mexicains Leonardo Heiblum et le claviériste Jacobo Lieberman (réguliers du cinéaste Rodrigo Pla) signent la musique du premier film de Diego Quemada-Diez.
Voir et lire notre interview de Leonardo Heiblum
LES APACHES
Le groupe post-punk français Cheveu (Étienne Nicolas, Olivier Demeaux, David Lemoine) signe la musique du premier film de Thierry de Peretti (avec également l'utilisation d'un de leurs titres existants).
Le groupe Cheveu, qui travaille pour la première fois pour le cinéma délivre une BO avec des nappes électroniques et des chansons psychédéliques. La musique intervient lors des moments clés du récit, lorsque les événements prennent des tournures tragiques. Elle incarne ainsi une sorte d'omniscience, d'instance supérieure qui domine les personnages et les observe.
MAGIC MAGIC
Le duo de compositeurs Daniel Bensi et Saunder Jurriaans composent pour la première fois une musique pour le réalisateur chilien Sebastian Silva.
2 morceaux clef dans la BO :
Les personnages écoutent dans la voiture : "Minnie The Moocher" - Cab Calloway & His Orchestra
Juno Temple se déhanche sur ce morceau : "Pass This On" - The Knife
Deux court-métrages avec 2 artistes issus de la chanson :
OCEAN
Emmanuel Laborie fait appel à l'artiste Emily Loizeau qui s'empare du morceau "Gymnopédie n°1" d' Erik Satie, le ré-arrange et y apporte sa note personnelle - elle y pose à certains moments sa voix. Ce célèbre titre de Satie est le thème du film, et s'apparente aux sentiments profonds du petit garçon, Jean. Elle est empreinte d'une nostalgie, de la fin de quelque chose et l'accompagne vers sa sortie de l'enfance.
Le film se termine par "As A Child" (musique de Emily Loizeau, texte de Vic Moan)
AGIT POP
Mehdi Zannad interprète dans ce film de Nicolas Pariser ses propres chansons (certaines issues de son album "Fugue"). On le voit à la guitare au centre des bureaux d'une rédaction de magazine, provoquant un décalage loufoque en adéquation avec le ton du film.
Equipe du film dans la salle de Cannes (Mehdi Zannad tout à gauche, le réalisateur au micro) :
Aucun véritable travail de musique originale chez les principaux lauréats. Les seuls lauréats contenant une large part de musique originale sont les prix du scénario (Lim Giong pour Jia ZhangKe) et d'interprétation masculine (Nebraska).
Palme d'or :
LA VIE D'ADELE, de Abdellatif Kechiche
Aucunes musiques off dans le film de Abdelatif Kechiche mais des musiques de rue, de soirée, de fêtes, dont Likke Li sur laquelle danse Adèle.
Grand Prix :
INSIDE LLEWYN DAVIS de Ethan Coen et Joel Coen
T-Bone Burnett a produit les chansons folk du film et a écrit la seule chanson spécialement conçue pour ce film : "Please, Please Mr. Kennedy".
Prix de la mise en scène :
HELI, de Amat Escalante
Le film est dénué de musique. On peut juste entendre lors d'une scène dans une voiture la chanson "Esclavo Y Amo" de Los Pasteles Verdes émanant d'un auto-radio.
Prix du jury :
TEL PERE, TEL FILS de Kore-Eda Hirokazu
Pas de musique.
Meilleur scéanario :
TOUCH OF SIN de Jia Zhang Ke
Le compositeur chinois Lim Giong retrouve son compatriote Jia Zhang Ke après trois documentaires, et trois fictions ("The World" en 2004, "Still Life" en 2006, "24 City" en 2008). Sa musique procède à une distortion musicale, jouant sur les vibrations electroniques à partir d'un matériaux intrumentale et mélodique.
Prix d'interprétation féminine :
Bérénice Bejo pour LE PASSE d'Asghar Farhadi
Les frères Evgueni & Youli Galperine ont juste écrit la musique du générique de fin de ce premier film européen du cinéaste iranien Asghar Farhadi.
Voir notre interview d'Evgueni Galperine
Le prix de l'interprétation masculine :
Bruce Dern pour NEBRASKA d'Alexander Payne
Mark Orton accompagne ce road movie de sa guitare folk.
Voir et lire notre interview de Mark Orton
Caméra d'or :
ILO ILO d'Anthony Chen
Palme d'or du court-métrage :
SAFE de Moon Byoung-gon
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)