Lire l'interview de Jérôme Lateur, directeur artistique du Festival
Sommaire :
1/ Master Class
2/ Concerts
5 octobre 2013 : Master class de compositeurs et réalisateurs à la Gaîté Lyrique et mise en lumière des lauréats Audi talents awards, catégories « Court métrage » et « Musique à l’image »
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Bruno Coulais :
Bruno Coulais débute sa conférence en évoquant le film qui lui a donné envie de faire ce métier (LA NUIT DU CHASSEUR - diffusion de l'extrait de la barque avec la contine) puis sa filmographie est retracée avec d'autres extraits projetés (génériques de début de MICROCOSMOS, des RIVIERES POURPRES). Le compositeur évoque son désir de surprendre, de convoquer d'autres styles, d'aller chercher ailleurs, et parle de sa collaboration avec le rappeur Akhenaton (sur COMME UN AIMANT) que nous entendons via une interview enregistrée. Après la diffusion d'un extrait de making of pour son travail sur GENESIS, il aborde la lassitude d'enchainer les projets qu'il l'a envahit en 2001 le poussant à faire une pause avec le cinéma ("Il ne faut pas faire que de la musique de film") et revenir pour L'ENFANT QUI VOULAIT ÊTRE UN OURS puis LES CHORISTES.
Après avoir dressé un portrait élogieux du réalisateur Henry Selick (et la diffusion du générique de CORALINE), Bruno Coulais est rejoint sur scène par le réalisateur James Huth qui rend un vibrant hommage à son compositeur : "Quand on veut faire du cinéma, on veut rencontrer son compositeur car tous les réalisateurs qu'on admire ont une belle relation avec un musicien". A propos de cette collaboration constituée essentiellement de comédies (des extraits de SERIAL LOVER et BRICE DE NICE sont projetés) , Bruno Coulais indique "il n'y a rien de pire que la comédie" pour pointer du doigt la complexité du genre. Cette collaboration qui laisse une large place à la musique (James Huth : "Il y a plus de musique composée que de longueur de film dans BRICE DE NICE"), se passe d'intermédiaires pour laisser libre court aux échanges directs entre les deux artistes amis, Bruno Coulais fustigeant les intermédiaires : "A quoi ça sert un superviseur musical ? C'est comme super flic, ça m'angoisse. En France, on a la chance de pouvoir travailler directement avec le metteur en scène". Cette rencontre s'achève avec la diffusion d'un extrait de LUCKY LUKE.
Après la discussion "filmographique" et l'hommage à un tandem lors de la première conférence, la deuxième Master Class s'avère plus technique et réellement instructive et passionnante. Harry Gregson-Williams est seul en scène devant ses machines et son piano pour nous donner à voir les coulisses de son travail, avec extraits de films et visualisation du logiciel Cubase avec lequel il travaille. Visiblement à l'aise dans l'exercice, il sait rendre passionnant et spectaculaire son métier en associant la gestuelle à la musique. Un vrai show !
Le premier film analysé musicalement est SHREK, puis le compositeur revient longuement sur sa collaboration avec Tony Scott. Il rend un vibrant hommage au réalisateur disparu le 19 août 2012. On ressent que cette collaboration était importante pour lui. "Un jour Tony a parlé de moi comme son compositeur, j'en étais très fier". A propos de UNSTOPPABLE pour lequel HGW détaille l'instrumentation, il indique "Aucun morceau pour Tony ne serait complet sans une bonne basse". Même si le cinéma de Tony Scott relève sans subtilités du divertissement pur, cette relation l'a davantage satisfait que celle avec le frère Ridley. A propos de KINGDOM OF HEAVEN, il indique que Ridley voulait utiliser un morceau de Bach, mais cela ne l'a pas empêché de proposer son thème. Au final, le réalisateur a choisi Bach. "On ne peut pas rivaliser avec Bach".
A propos de sa collaboration avec Ben Affleck, il révèle que l'un de ses compositeurs favoris aujourd'hui est Thomas Newman, qui devait faire GONE BABY GONE et THE TOWN, qu'il a finalement tous deux mis en musique. Il ironise ensuite sur le français Alexandre Desplat qui a fait ARGO, troisième film de Affleck. La conférence se termine avec VERONICA GUERIN (et la magnifique voix du jeune garçon irlandais Brian O'Donnell qui a guidé le compositeur dans sa partition), TEAM AMERICA et MISSION NOEL.
Extrait vidéo de la Master Class de HGW :
Après deux compositeurs, c'est au tour d'un réalisateur de venir parler de la musique de ses films. Le choix de Jean-Pierre Jeunet est assez contestable de prime abord mais finalement très instructif sur certaines méthodes : le réalisateur évoque sans complexe son souhait de faire appel à de jeunes musiciens inconnus et leur demander une liste de thèmes en amont qu'il utilise ensuite en toute liberté, sans aucune collaboration. Il le fait un peu avec Yann Tiersen sur AMELIE POULAIN, qu'il a choisi après qu'une stagiaire lui ait donné un disque, alors que Mychael Nyman devait travailler sur le film, puis surtout avec Raphael Beau (MICMACS A TIRE-LARIGOT) et Denis Sanacore pour L'EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET. Pour ce dernier, il lui a demandé : "Compose des thèmes sans t'embarraser avec le film, c'est à nous de les distribuer ensuite".
Pour le cinéaste, "les score hollywoodiens, c'est de l'eau tiède qui coule du robinet", il préfère ainsi une musique plus insolite, quitte à prendre un musicien moins "savant" dans le domaine. Il a en revanche tout de même collaboré avec Carlo d'Alessio (la conférence s'ouvre sur un extrait de DELICATESSEN), la méthode ne changeant pas puisque le compositeur "avait tout fait avant le tournage", et avec Angelo Badalamenti, un témoignage audio enregistré est diffusé lors duquel le compositeur de Lynch revient sur cette collaboration qui a débuté sur LA CITE DES ENFANTS PERDUS pour lequel le réalisateur avait temp tracké son montage avec des musiques antérieures du compositeur.
A propos de ALIEN RESSURECTION, Jeunet insiste sur le fait qu'il ait détourné les contraintes du studio ("je les ai bien eu sur ce coup") en parvenant à faire SON film. Pour lui, avoir le "final cut" est primordial. Musicalement, il avoue que la musique de John Frizzell est plus traditionnelle, mais il l'apprécie car il y a des thèmes, dont une variation sur le thème originel de Goldsmith.
Enfin, concernant Yann Tiersen, Jean-Pierre Jeunet indique que le musicien regrette aujourd'hui d'avoir le film, car on ne lui parle que de cette BO, alors qu'il s'agit de ses albums, mais "je n'ai pas à m'excuser de lui avoir apporté la gloire".
Après le tandem Coulais/Huth sur scène qui témoignait d'une vraie relation d'amitié, puis de l'hommage rendu à Tony Scott par HGW, la journée de conférence se termine avec Jeunet sur un tout autre type de rapport entre un réalisateur et ses musiciens.
Page officielle : www.gaite-lyrique.net
6 octobre 2013 - 19h30 - Grand Rex : Ciné-concert
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Après leur conférence de la veille, les compositeurs Bruno Coulais et Harry Gregson Williams étaient réunis sur la scène du Grand Rex avec Michel Denisot qui présente la soirée et reçoivent une distinction de l'attachée à la culture de la Ville de Paris.
C'est Bruno Coulais qui ouvre le concert joué par le Paris Symphonic Orchestra dirigé par Frank Strobel et ses 89 musiciens, avec CORALINE, MICROCOSMOS et DON JUAN (tous trois chantés) puis le concerto de violon de AU FOND DES BOIS.
Ensuite Harry Gregson-Williams dirige lui-même son concert avec une suite autour de SHREK, BRIDGET JONES 2 (accompagné d'un extrait du film), et PRINCE OF PERSIA.
Harry Gregson-Williams introduit son concert en français, fait tombé la veste, puis lance SHREK :
Après l'entr'acte, l'Hommage à John Williams & Steven Spielberg peut ensuite commencer avec "Jurassic Park" qui ouvre les festivités, puis (dans le désordre) "E.T", "Les Dents de la mer", "La Liste de Schindler", "Indiana Jones 4", "Hook", "Les Rencontres du 3ème type", "La Guerre des mondes", "Munich", Catch me if you can"... le tout agrémenté de photos ou d'extraits du film. Par exemple, "The March" composée par Williams pour "1941" était synchronisé sur un extrait de Dancing du film, et ça fonctionne ! La scénographie sait se faire spectaculaire comme l'illumination rouge de l'arche du Grand Rex pendant "Les Rencontres du 3ème type". La plus grande ovation a eu lieu pour "E.T". On sentait les spectateurs nostalgiques dans la salle. Le public était diversifié, allant des mélomanes avertis des BO de Williams aux fans de Spielberg.
Des films récents n'ont pas été joués : "Lincoln" (2012) et "Tintin" (2011) en passant par "Cheval de guerre", ni "Le Terminal", "A.I" ou "Minority Report". En revanche c'était un plaisir d'entendre "La Guerre des mondes", "Munich" et Catch me if you can" (jazzy avec saxo et claquements de doigts de l'orchestre).
Cependant, peu de musiques dans la filmographie de Spielberg d'avant 1993 (et "La Liste de Schindler") ont été oubliées. Seul "L'empire du soleil" se faisait regretter. Un hommage complet donc, avec les plus grands thèmes, souvent réarrangés pour l'occasion.
En rappel, on est sorti de l'hommage à la collaboration Williams/Spielberg pour l'inévitable STAR WARS.
Ces bandes originales d’anthologie ont été dirigées par Franck Strobel, interprétées par le Paris Symphonic Orchestra et ses 89 musiciens.
Franck Strobel :
En parallèle, dans le cadre de leur accompagnement, un coup de projecteur est donné aux lauréats "court métrage" et "musique à l’image" du programme Audi Talents Awards. [Le programme de mécénat culturel Audi talents awards soutient depuis 7 ans les talents émergents]
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)