Quel est votre parcours avant de signer sous le nom de groupe Hit'n Run la musique des COMBATTANTS ?
Lionel Rault : Je fais ce métier individuellement sous le nom de Flairs. C'est ainsi que j'ai écrit la musique des BEAUX GOSSES (2009) de Riad Sattouf. Mon frère Benoit et Philippe Deshaie (que je connais depuis 1995) ont joué avec moi pour cette BO. Benoit avait même quasiment rejoué toutes les guitares car je suis un très mauvais guitariste. Toutes les boîtes à rythme que j'ai programmé étaient ensuite rejouées par Philippe. Mon frère m'assistait aussi beaucoup en studio. On a fait ensemble des albums, des tournées. On a fait beaucoup de choses artistiques variées. On a joué pour pleins de groupes différents. J'ai par exemple joué pour Benjamin Diamond, Alex Gopher... Puis on a un jour décidé de mettre toute notre expérience en commun. On a deux studios dans le 2ème arrondissement de Paris, dans le sentier. C'est ainsi qu'est née l'entité Hit'n Run. LES COMBATTANTS était une superbe aventure. Je n'ai pas une grande expérience en musique de film. J'ai juste fait LES BEAUX GOSSES qui était aussi une aventure vraiment incroyable.
Comment vous êtes-vous retrouvé sur LES COMBATTANTS ?
L.R : On a été contacté par un superviseur musical, Pascal Mayer, qui nous a proposé pour la composition de la musique pour ce film. J'ai donc rencontré le réalisateur Thomas Cailley qui m'a montré le film. Il aimait déja bien mon travail. Il avait pu écouter mon album, il avait vu LES BEAUX GOSSES. Malgré tout, on a fait une compétition (un casting) en proposant une musique pour le prologue du film. On a fait une proposition très énergique. Je crois que c'est ce qu'il cherchait chez moi. Il était en plein montage, en post-synchro, il avait plein de choses à faire, alors il n'avait pas le temps de nous gérer. On s'est approprié le film assez rapidement. Thomas a aimé un des thèmes proposés qui est devenu central dans le film. Il marche beaucoup à l'émotion. Il aime ressentir des choses, avoir des sensations. Beaucoup de choses ont été refusées. Il est aussi musicien et guitariste.
Quelles étaient les demandes du réalisateur, ses références ?
L.F : Il y avait en référence Electra Lane, beaucoup de morceaux très organiques, très lents. Il nous disait "je veux de l'émotion". On a beaucoup parlé en fait. Il avait un sens de l'organisation, il savait exactement ce qu'il voulait. Il ne voulait pas mettre trop de pathos dans son histoire, il voulait rester assez léger, il y tenait. Il voulait quelque chose qui montre que la vie continue, que ce n'est pas si grave finalement.
Même pour la musique de film, vous restez dans le domaine de la musique électronique...
L.F : Oui, j'adore ça. Si je ne peux pas aller jouer avec mes synthés quasiment tous les jours, je serais vraiment triste. Pour moi, c'est un vrai jeu. Et Thomas voulait pour son film un côté électronique assez dansant, assez naïf. C'est ce qu'il voulait coller sur ses personnages.
Comment vous êtes-vous partagé cette BO avec votre frère Benoit Rault ?
L.F : On s'est vraiment partagé le travail à 50/50. Comme on travaille beaucoup ensemble, on mélange beaucoup nos pistes. Il est plus du côté organique. Il joue de la flûte traversière, de la guitare, et chante extrêmement bien. On se complète beaucoup.
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