par François Faucon
- Publié le 12-11-2015S'il faut en croire le réalisateur, Sam Mendès sur Classic FM, cette musique est bien meilleure que celle de Skyfall. Et s'il faut en croire Daniel Craig sur le même site, l'ensemble est brillant. A écouter la partition, on reste tout de même dubitatif face à de telles affirmations (même si on se doute bien que les principaux responsables de ce nouvel opus ne vont pas se tirer une balle dans le pied ; promo oblige !).
Les caractéristiques musicales et identitaires de cette saga ont été abondamment expliquées et on peut en prendre connaissance ICI. Où sont passés les thèmes historiques qui faisaient la force de caractérisation de l'espion britannique ? D'ailleurs où sont passées l'ironie et l'humour so-british qui faisaient la saveur de l'époque Roger Moore ? On croirait entendre du Zimmer avec ses sonorités de synthétiseurs et ses boucles déjà entendues dans Skyfall. Si la production ne voulait plus entendre les thèmes historiques pourquoi ne pas proposer une autre identité musicale à 007, puissante et significative plutôt que cette interminable et mièvre partition ? Certes, quelques pistes sont enlevées : Backfire, Snowplane. Et il reste le Gunbarell d'ouverture ainsi que le motif chromatique. Mais rien de plus. Rien de nouveau. Rien de transcendant. Rien qui percute à l'oreille comme pouvait le faire Goldfinger ou Au Service Secret De Sa Majesté. Car il ne suffit pas d'enregistrer dans les mythiques studios d'Abbey Road pour créer une nouvelle identité musicale à 007...
La chanson de Sam Smith peut-être : Writing On The Wall ? En tête des classements en Angleterre, cette chanson, écrite en une demi-heure, ne fait pas l'unanimité. Et ce malgré l'enthousiasme de Barbara Broccoli qui y voit la meilleure chanson de 007 de tous les temps...
C'est écrit
Source : La coccinelle - 2015.
D'ordinaire, la tradition veut que le titre de la chanson soit celui du film. Ici, la production préfère mettre l'accent sur la dimension biblique de 007. L'expression « writing on the wall » provient du livre de Daniel (Bible, chapitre 5, versets 1 à 30) lequel la lit et l'explique au roi Balthazar avant que son règne ne s'achève. Est-ce alors la fin de 007, lui qui lit son nom tracée en rouge sang au bas d'une stèle commémorative ? Musicalement parlant, cela fait déjà longtemps qu'il ne reste rien d'intéressant. Alors, oui c'est écrit : 007, chronique quasi-biblique d'une mort musicale et cinématographique annoncée ? On en vient parfois à le souhaiter...
En attendant que ce énième blockbuster passe comme tant d'autres, à la trappe de l'oubli, réécoutons encore et encore l'indépassable John Barry et son fils spirituel David Arnold (notamment avec son remix de Au Servie Secret De Sa Majesté).
par François Faucon
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)