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Cinezik : Pour ce film sombre situé pendant la seconde guerre mondiale au Portugal quelle était l'intention musicale ?
Alain Jomy : Je questionne toujours les réalisateurs avec lesquels je travaille sur ce qu'ils ont envie d'exprimer sur la bande sonore, et pas uniquement sur la musique. J'ai d'abord demandé à Carlos quelle musique il aurait en référence s'il devait mettre une musique préexistante. Il m'a dit la Sonate pour violon et violoncelle de Zoltan Kodaly. C'est un choix plutôt rare, j'ai été impressionné ! J'ai donc réécouté cette oeuvre que je n'ai pas écoutée depuis des années. Elle est formidable, mais il y manquait quelque chose. J'ai proposé d'écrire avec violon et violoncelle certes, mais de rajouter un alto, c'est-à-dire de faire un trio à cordes. Le film justifie la petite formation. C'est un film de chambre, donc si je mettais un orchestre là-dessus je l'écrasais complètement, ce n'était pas utile.
Malgré la petite formation, la partition a une certaine ampleur, un lyrisme...
A.J : J'ai essayé d'écrire à partir de ce trio à cordes en répartissant l'étendue de chaque instrument de sorte à couvrir le plus grand spectre sonore possible. J'orchestre moi-même, j'ai appris cela en autodidacte. J'ai aussi beaucoup appris en réalisant des documentaires sur la musique classique pour la télévision, je lisais les partitions comme un texte.
Pensez-vous construire une oeuvre personnelle dans la musique de film ?
A.J : J'ai parfois l'impression que c'est le même morceau que j'écris depuis le début d'une certaine manière.
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