exil-marder,marder,Cannes 2016 - Interview Marc Marder (EXIL) : une relation de confiance avec Rithy Panh Interview Marc Marder (EXIL) : une relation de confiance avec Rithy Panh

exil-marder,marder,Cannes 2016 - Interview Marc Marder (EXIL) : une relation de confiance avec Rithy Panh

Propos recueillis à Cannes par Benoit Basirico - Publié le 15-05-2016

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Marc Marder retrouve son fidèle réalisateur Rithy Panh après L'IMAGE MANQUANTE pour EXIL présenté en Séance Spéciale à Cannes. Rencontre.

« La confiance entre le compositeur et le réalisateur est la chose la mieux que l'on puisse espérer dans une collaboration car il y a tellement de fois où cela ne marche pas. « 

Interview

Cinezik : Vous retrouvez avec EXIL le cinéaste cambodgien Rithy Panh sur un nouveau documentaire après L'IMAGE MANQUANTE... C'est une collaboration de longue date...

Marc Marder : C'est le 20e film que l'on fait ensemble et on arrive à un point où les mots et les paroles ne sont plus vraiment nécessaires. Dans notre relation, je fais les musiques à partir de ce que j'imagine sur le sujet. Il les utilise ou pas, mais c'est lui qui les place au montage. Depuis deux films, il joue avec ma musique. J'ai par exemple fait sur EXIL des musiques avec des chaussures, avec des effets sonores, des musiques basées sur des sons concrets, comme les oiseaux que j'ai imités à partir de la contrebasse. On peut faire un effet d'oiseau avec les instruments à cordes.

La partition de EXIL est en effet hybride, mêlant les instruments (contrebasse, guitare, cordes...), un lien avec les sons du film (bruits de pas, des oiseaux), la voix chantée (distordant une chanson cambodgienne), ou parlée (la voix off)...

M.M : Les derniers morceaux du film sont orchestraux, mais je détourne très souvent les sons. Ce ne sont pas des sons synthétiques, ce sont des sons réels d'instruments que je transforme. J'ai aussi utilisé certaines chansons politiques des Khmers rouges en les « tordant », avec des effets de réverb'. Il y a aussi une berceuse que j'avais arrangée pour un autre film et que j'ai retrouvée, je l'ai réarrangée. Rithy la voulait.

Rithy Panh procède pour l'image à un travail de collage, assemblant les éléments (animation, archives, photos ..), vous faites donc de même pour la musique ?

M.M : Oui, il y a des bouts d'autres films de Rithy, et d'autres musiques d'il y a 15 ans. C'est très intéressant de voir l'évolution dans le temps d'une collaboration de longue durée. Pour moi c'est fascinant. On ne se parle plus. (rires).

Cela a toujours été ainsi entre vous ?

M.M : Non c'est très récent. Au début il n'y avait que 20 minutes de musique dans ses films, mais depuis trois films il y a de la musique tout le temps ! Il l'utilise comme un vrai langage.

Vous avez grâce à cette fidélité et ce parcours commun créé une confiance réciproque ?

M.M : La confiance entre le compositeur et le réalisateur est la chose la mieux que l'on puisse espérer dans une collaboration car il y a tellement de fois où cela ne marche pas. Avec Rithy, il y a une telle confiance dans la musique que je vais produire pour ses films que cela se passe toujours bien !

 

Propos recueillis à Cannes par Benoit Basirico

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