120-battements-par-minute,rebotini,Cannes 2017 - Interview B.O : Arnaud Rebotini, les pulsations de 120 BATTEMENTS PAR MINUTE Interview B.O : Arnaud Rebotini, les pulsations de 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

120-battements-par-minute,rebotini,Cannes 2017 - Interview B.O : Arnaud Rebotini, les pulsations de 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

Propos recueillis par téléphone par Benoit Basirico - Publié le 24-05-2017

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Pour 120 BATTEMENTS PAR MINUTE (sur les luttes des militants d'Act Up-Paris contre le SIDA au début des années 90), Arnaud Rebotini, musicien de musique électronique français, fondateur du groupe Black Strobe, retrouve le réalisateur Robin Campillo après EASTERN BOYS (2014), avec dans la continuité de son style des titres électro pour les scènes de clubs, mais aussi des instants plus dramatiques, un piano mélancolique ou des battements sourds (infrabasses) comme pour évoquer le titre. 

Interview Arnaud Rebotini

Cinezik : Entre vos projets électro avec Black Strobe et le cinéma, comment s'est faite la transition ?

Arnaud Rebotini : Un peu avant Black Strobe, j'ai fait un projet en l'an 2000 mélangeant l'électronique et la musique acoustique, avec l'influence de la musique contemporaine du début du siècle, et un peu de jazz aussi. Robin Campillo avait remarqué et aimé ce disque, il m'a donc demandé en synchro pour EASTERN BOYS un morceau d'un de mes albums solo très électro et techno en le complétant pour la musique du film par de la musique acoustique, il savait que je pouvais le faire.

Quelle était l'intention musicale pour 120 BATTEMENTS PAR MINUTE ?

A.R : On est reparti sur les mêmes bases que pour EASTERN BOYS. Dans le contexte historique du film où les gens d'Act'up sortaient beaucoup en boîte, c'était l'émergence de la musique House et Techno au début des années 90, il était très important pour Robin d'avoir cette musique dans l'action, quand les gens sont en boîte. Et à un moment on passe à quelque chose de plus narratif qui vient souligner les propos du réalisateur. Il avait envie que les deux éléments se répondent. J'ai écouté beaucoup de productions de l'année 93, c'est une année un peu charnière. J'ai essayé de me limiter dans les rythmiques, de rester le plus proche possible de ce qui se faisait à cette époque-là. En même temps, le fait d'avoir des instruments acoustiques (ce qui ne se faisait pas à l'époque dans la musique électronique) donne un côté actuel.

A quel moment êtes-vous intervenu ?

A.R : Robin m'a commandé des thèmes au moment du scénario, des morceaux pour des endroits précis du film. Il avait une idée déjà assez précise, conforme à ce que j'ai pu voir une fois le film monté.

Votre inspiration ne venait donc pas des images mais de la discussion avec le réalisateur ?

A.R : Oui tout à fait, mes idées venaient de la discussion et du désir du réalisateur. C'est lui qui m'a commandé des choses spécifiques, j'aurais presque pu travailler sans voir le film.

La musique est en fusion avec les sons du film... il y a parfois comme des battements sourds...

A.R : C'est la première chose que Robin m'a demandée, de faire des battements de cœur électronique. Il en a refusé certains qui étaient trop réalistes, qui faisaient trop battement de cœur. On a travaillé sur un son à la fois musical et d'ambiance.

Par rapport au sujet grave du film, quelle était votre approche face aux émotions ?

A.R : On s'est tout de suite dit avec Robin qu'il ne fallait pas en rajouter avec la musique. La musique est même relativement joyeuse, par rapport à ce que je fais. Il y a un peu de mélancolie mais on ne voulait pas trop de gravité, parce que le film et l'histoire le sont déjà. En même temps dans le film il y a toujours un peu d'espoir et d'amour. C'est un film sur la mort et la maladie, mais c'est aussi un film sur l'amour de ce couple. Dès que je posais quelque chose de trop dark, c'était éliminé tout de suite.

 

Propos recueillis par téléphone par Benoit Basirico

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