christophe, - Interview B.O : Christophe (Daniel Bevilacqua) Interview B.O : Christophe (Daniel Bevilacqua)

christophe, - Interview B.O : Christophe (Daniel Bevilacqua)

Interview réalisée à Brive le 4 avril 2009 dans le cadre du Festival des Moyens métrages. - Publié le 08-04-2014




Collectionneur de pellicules de films dans son jeune âge, Christophe, chanteur yéyé, actuelle icône d'une chanson française avant-gardiste, noctambule, aime les toiles blanches de ses nuits blanches. Il apprécie Sergio Leone qu'il a rencontré, mais aussi Fellini, Ophuls... A l'occasion de sa carte blanche que lui propose Le Festival du Moyen Métrage de Brive, après l'Olympia et avant une tournée en France, Christophe évoque de sa voix douce sa cinéphilie.

Cinezik : Quel a été le déclic dans votre rencontre avec le cinéma, cela remonte à l'enfance ?

Christophe : J'avais mon oncle qui faisait des films de vacances. Notre imaginaire est attiré par une réalité et cela devient le début de quelque chose, alors mon intérêt pour le cinéma vient de là. Après, à quinze ans j'ai eu des caméras, j'ai filmé, puis ensuite je suis passé à la musique. Je suis allé beaucoup au cinéma. A quatorze ans, j'allais au Cinévogue qui était mon endroit fétiche car le patron m'adorait et je pouvais chanter entre les actualités et le film.

Pourquoi le cinéma n'est pas devenu à ce moment-là votre vocation professionnelle ? 

Je sais que le cinéma est toujours là, mais tout à coup c'est la musique qui a pris le dessus. J'aurais très bien pu changer, mais je me suis plu dans la musique. 

Et quels étaient les films que vous regardiez ?

"Macadam Cowboy" ou "Mort à Venise" sont des films que j'aime beaucoup, mais je les ai vu quatre ans après les autres, j'ai vu "2001 odyssée de l'espace" dix ans après, je n'ai découvert les films de Woody Allen que récemment. Je n'en ai pas honte, cela fait partie du plaisir. 

J'aime bien l'ambiance d'un "Tramway nommé désir", l'ambiance de "Dead Man", avec cet indien la nuit, avec des feux de bois et cette musique de Neil Young. Ce qui ne me correspond pas, c'est le dessin animé. Et puis j'aimais beaucoup Laurel et Hardy, mais je ne regardais pas Chaplin.

Pour moi l'image, c'est "Fenêtre sur cour", c'est ça mon film. Ou alors "Le Voyeur". Et "Body Double" de De Palma. 

A quels acteurs vous vous identifiez ?

J'adorais Marlon Brando, James Dean, Marilyn Monroe, mais je ne me suis jamais identifié à elle. 

Il y a Patrick Dewaere, on a fait un film ensemble, mais il n'est jamais sorti, un petit court en 16mm. Il faudrait que je retrouve les images, c'est intéressant, mais il n'a jamais pu sortir. 

En quoi ces acteurs ont pu vous inspirer pour vos prestations scéniques ?

Je ne suis pas du tout comédien, il faut plutôt trouver son naturel quand on est un mec comme moi, d'être soi-même le plus possible. Il y a bien sûr toujours des postures, comme la cigarette, qui a toujours été une esthétique de l'ordre de la pause. 

Je pense que l'on peut avoir une personnalité, mais qu'il faut tout de même considérer cela comme un art. Il y en a qui ont fait des cours de cinéma. En plus de leur folie, ils ont additionné la technique, et cela en fait de grands acteurs. Regardez le père de Vincent Cassel... 

Et quel est votre rapport aux musiques dans les films ?

Je trouve que les asiatiques, les japonais, sont un peu plus magiques, peut-être parce que j'aime les synthétiseurs. Il y a un film coréen formidable, "The Red Shoes" (Ndlr : film de Yong-gyun Kim, 2005. Musique de Byung-woo Lee - compositeur de "The Host"). Il y a "Old Boy" aussi. C'est du bon cinéma. En France, au niveau de la musique, il y a une tare. Mais cela bouge dans le court et moyen métrage. En musique intéressante je pourrais citer le film de Jarmush, "Dead Man", mais là on a affaire à Neil Young, voilà des gens qui donnent un truc magique à l'image, à l'ambiance.

Vous êtes un artiste sans étiquettes, vous ne vous définissez pas comme un chanteur, ni acteur, mais un peu tout ça en même temps...

Je suis un touche à tout, un chineur de la vie, des choses qui sont les tiroirs de mon esprit, de mon cerveau et qui s'ouvrent et se ferment au fil des instants. 

Vous avez aussi vous-même composé pour le cinéma, pour LA ROUTE DE SALINA de George Lautner, par exemple. Quel était ce travail ?

Oh, j'étais avec mes musiciens en studio, avec un écran. On a beaucoup travaillé avec la pellicule. C'était la première fois. Puis là j'ai fait un petit film d'Emmanuelle Bercot qui dois passer à la télévision (Ndlr : "Tirez sur le caviste", le 18 juillet 2009 sur France 2), un polar. Je l'ai fait en regardant les images, avec Niels Arestrup, le Brando français. Sinon, je n'ai pas trop fait de musique de film, car je me suis consacré à ma musique... à mon film.

Mais je ne travaille pas, moi... j'aime bien... l'inconnu.

 Voir la Carte Blanche à Christophe au Festival du Moyen Métrage de Brive 2009

Interview réalisée à Brive le 4 avril 2009 dans le cadre du Festival des Moyens métrages.

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