Arnaud Rebotini obtient son premier César pour sa première nomination. Après le sacre l'année dernière d'un musicien de jazz, Ibrahim Maalouf, pour "Dans les forêts de Sibérie", la musique électronique obtient cette année le premier César dans l'histoire de la cérémonie.
Arnaud Rebotini, fondateur du groupe Black Strobe, retrouvait avec 120 BATTEMENTS PAR MINUTE le réalisateur Robin Campillo après EASTERN BOYS (2014), dans la continuité de son style electro (dans l'esprit des clubs des années 90), avec des battements sourds (infrabasses) pour représenter le coeur, et l'apport d'une flûte et d'un piano mélancolique pour les instants plus dramatiques.
Rappelons que le mode de scrutin (tous les métiers votent pour toutes les catégories, contrairement aux Oscars où chaque corporation désigne ses propres lauréats) encourage cette cohérence et ce manque de surprise dans le fait de primer pour la musique le film le plus plebiscité.
Lors de son discours, Arnaud Rebotini a témoigné d'une grande sensibilité et fragilité, loin des clichés d'une musique electro froide et d'un grand gaillard comme lui, et ses propos ont affirmé sa lucidité concernant la nature de son prix, moins musical que honorant un film événement et un sujet sociétal : "Si la musique de 120 battements par minute a une profondeur, c’est qu’elle est la voix de ceux qui sont morts, qui ont perdu des proches, qui se sont battus et qu’on n’a pas voulu entendre. Je dédie ce prix à ces héros oubliés, d’hier et aujourd’hui, Act Up existe toujours et le sida n’est pas qu’un film."
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)