cold-war, - Cannes 2018 : COLD WAR, une femme polonaise chante son amour et son exil Cannes 2018 : COLD WAR, une femme polonaise chante son amour et son exil

cold-war, - Cannes 2018 : COLD WAR, une femme polonaise chante son amour et son exil

Benoit Basirico - Publié le 13-05-2018

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La musique est l'un des personnages principaux du film polonais de Pavel Pawlikowski en compétition qui relate la romance impossible en temps de guerre froide entre un musicien, Viktor (Tomasz Kot), et une chanteuse, Zula (Joanna Kulig), entre la Pologne et Paris. Et c’est par la musique que l’interdit va s’exprimer, une musique qui est à l’image, qu’elle soit dansée, jouée ou chantée. On y aperçoit Jeanne Balibar en poétesse, Cédric Kahn en cinéaste, avec une scène d’enregistrement de la musique d’un de ses films qui n’est pas sans rappeler un autre film polonais où il était question d’une musique en train de se faire : BLEU (1993) de Kieslowski. Et la musique filmée ici en noir et blanc fait le lien avec un autre film slave en compétition, le russe LETO sur une rock star, déjà évoqué dans ces pages. 

La B.O est composite, dans un mélange de musique folklorique polonaise (par l'ensemble folklorique Mazowsze, au sein duquel le compositeur Tadeusz Sygietyński a fait de nouveaux arrangements, Mira Ziminska a réécrit les paroles), de jazz et de chansons de bars parisiens du siècle dernier (arrangés et interprétés au piano par Marcin Masecki). Pawel Pawlikowski, lui-même musicien (il a joué du piano-jazz), utilise la musique pour illustrer les éléments de son récit, l'exil, la passion, et éviter que cela soit explicité dans les dialogues. La musique transcrit de manière sensible l'histoire entre Wiktor et Zula, et fait le lien entre les deux pays, celui quitté et celui adopté, lorsqu'un morceau de be-bop joué à Paris par un quintet reprend une danse traditionnelle polonaise entendu plus tôt dans le film.

Dans ce flamboyant film, un sérieux candidat à la Palme d'Or, l'épatante comédienne Joanna Kulig (Zula) nous offre de très beaux moments musicaux lorsqu'elle chante en français dans le Paris des années 50 ou lorsqu'elle reprend des mélodies de Gershwin ("The man I love » & «I've got a crush on you » ). Elle était déjà chanteuse dans IDA (2013, Oscar du Meilleur Film étranger), le précédent film du cinéaste. Dans COLD WAR, on la voit aussi danser sur "Rock Around The Clock" de Bill Haley & His Comets.

Benoit Basirico

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