par Benoit Basirico
- Publié le 16-12-2019Après ses films d'aventure ("E.T.", "Indiana Jones"...), le réalisateur Steven Spielberg amorce avec "La Couleur pourpre" deux ans plus tôt un virage plus dramatique et intime. Il aborde ici la deuxième guerre mondiale pour la première fois sur un mode sérieux (après la comédie "1941"), avec un ton solennel qu'il retrouvera sur "La liste de Schindler" et "Il faut sauver le soldat Ryan". Pour chacun de ces films, on retrouve le fidèle compositeur John Williams qui sait s'adapter aux humeurs et registres, passant du ton léger de "1941" à une musique plus lyrique.
Au sein même de sa partition pour "L'Empire du soleil", John Williams épouse le point de vue multiple du personnage (le jeune Jim Graham - Christian Bale) oscillant entre sa naïveté (son innocence illustrée par une certaine joie de vivre avec une orchestration sautillante), à la gravité et une noirceur liées aux méfaits de la guerre. Le thème principal est ainsi associé au héros et se décline selon ses humeurs, tantôt lyrique tantôt en pleine légèreté. Aussi, Jim chante dans une chorale paroissiale au début du film, on retrouve cet aspect vocal à travers la présence d'un choeur, marquant la solitude de l'enfant.
L'élan orchestral est toujours la marque de Williams, avec un orchestre symphonique massif, élevé d'un choeur d'enfant puissant, symbole d'innocence et d'émerveillement. Le grand final est un hymne choral évoquant une marche joyeuse qui s'associe à la libération des prisonniers à la fin du film. Sans oublier le Japon (lié à l'invasion des colonies anglaises par les Japonais en 41), présent dans la partition par quelques sonorités asiatiques, notamment avec une flûte "shakuhachi".
par Benoit Basirico
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)