Biensûr, dans l'exercice de cette programmation, nous nous sommes confrontés d'une part à la loi du marché (la necessité pour le label commanditaire d'avoir des thématiques larges et accessibles qui d'emblée obligeaient à écarter des choix plus spécialisés que nous avions soumis), et d'autre part à une problématique juridique qui empêchait d'inclure des titres - non disponibles pour une exploitation physique (certains incontournables). A cet effet, nous avons dû très tôt renoncer à une thématique entière (au départ il était question de sortir 4 doubles vinyles) puisque trop de musiques emblématiques n'étaient pas libres (il s'agissait d'un programme autour du cinéma d'Horreur). Parmi les autres gros regrets, il y a l'absence de Ennio Morricone dans le double-vinyle sur Tarantino (les musiques du maestro appartenant à une major) ainsi que l'absence d'un film (Reservoir Dogs), l'absence pour "rock & cinéma" des titres les plus récents (Leto, Control, Bohemian Rhapsody, I'm Not There) ou plus anciens (Phantom of the Paradise, Zabriskie Point, Hedwig and the Angry Inch, Velvet Goldmine, Hair, The Wall, Spın̈al Tap...) et de ses variantes plus electro, pop ou punk. Et enfin pour Hitchcock l'obligation d'arrêter la chronologie de ses films à l'année 1960 incluse (pour une question de durée légale des master).
Cela étant dit, nous sommes au final pleinement satisfaits du résultat, que ce soit en terme de packaging, de visuels, que d'écoute musicale. Alfred Hitchcock nous fait voyager avec des musiques orchestrales de "Number 17" en 1932 à "Psycho" en 1960, avec l'ensemble de ses films entre ces deux extrémités, incluant des partitions de Jack Beaver, Louis Levy, Franz Waxman, Dmitri Tiomkin, Miklos Rozsa, Roy Webb, et evidemment Bernard Herrmann avec 5 films (l'intégralité de la Face D lui est consacrée). Quentin Tarantino de son côté nous invite à la danse, avec le fameux thème "Misirlou" dans Pulp Fiction et sa guitare tournoillante sur laquelle se déhanche Uma Thurman. On y entend des voix profondes (Johnny Cash, Charlies Feathers, Ricky Nelson). Du rock ou du blues, et aussi la saveur des westerns italiens avec "Sunny Road to Salina" du regretté Christophe. Et enfin, l'alliance du Rock et du Cinéma nous immerge dans le Rock'n Roll des années 50 & 60, avec les emblématiques Elvis Presley (à l'image comme chanteur et acteur), Ray Charles (dans son biopic) ou encore Jerry Lee Lewis. "American Graffity" comme "Easy Rider" marquent une époque de rebellion. Les cinéastes David Lynch, Jim Jarmusch, Martin Scorsese, Michael Winterbottom, et même Stanley Kubrick se sont confrontés à ce style musical.
De quoi donc se constituer une belle collection dédiée à la musique de film, complétée deux fois par ans par de nouvelles parutions. N'hésitez pas en commentaire de cette page de nous soumettre de futures thématiques.
- Wagram / Collection Cinezik (Septembre 2020) - 2 EP / Vinyles
De grandes musiques de films dans l'histoire du cinéma ont pu voir le jour grâce à Alfred Hitchcock dont la silhouette est aussi reconnaissable que son sens innée du suspens. Pour soutenir la tension de ses thrillers tout en favorisant les effets de surprise, les partitions musicales sont au premier plan comme de véritables personnages. Majoritairement symphoniques, mais parfois aussi jazz ("Fenêtre sur cour"), après des débuts en Angleterre dans les années 30 avec Louis Levy, les musiques de ses films américains sont signées par les plus grands compositeurs d'Hollywood des années 40 à 60 : Franz Waxman (sur 4 films dès "Rebecca"), Dimitri Tiomkin (4 films à partir de "L'ombre d'un doute"), Hugo Friedhofer ("Lifeboat"), Miklós Rózsa ("La maison du docteur Edwardes"), Roy Webb ("Les enchaînés") et biensûr surtout Bernard Herrmann avec 6 films en seulement 5 ans entre leur rencontre sur "Mais qui a tué Harry?" (1955) et "Psychose" (1960). Ils attendront ensuite 4 ans pour se retrouver une dernière fois sur "Marnie" (1964).
- Wagram / Collection Cinezik (Septembre 2020) - 2 EP / Vinyles • (-)
Avec le jazz et la musique orchestrale, le rock est surement l'un des styles musicaux les plus pratiqués par le cinéma, surtout dès les années 70 pour illustrer une jeunesse bouillonnante (American Graffiti) et une soif de rebellion (Easy Rider). Le rock n'est pas qu'une musique, c'est aussi un esprit que des réalisateurs incarnent avec panache (Martin Scorsese, Jim Jarmusch, David Lynch). Il s'agit de films de guerre (Full Metal Jacket), de comédies (Retour vers le futur), de romances (Peggy Sue s'Est Mariée, Roméo & Juliette), mais aussi souvent de films musicaux avec des personnages de chanteurs (Le Rock du bagne), de danseurs (Dirty Dancing), et des biopics (Great Balls of Fire).
- Wagram / Collection Cinezik (Septembre 2020) - 2 EP / Vinyles • (-)
S'il y a bien un réalisateur dont les films sont musicaux, dont les oeuvres accordent une place de premier choix à la musique, c'est bien Quentin Tarantino. Tel un DJ de ses films, il conçoit lui-même les BO à partir d'emprunts variés issus de sa discographie de chevet, notamment du Rock ("Pulp Fiction", "Jackie Brown", "Kill Bill") tandis que dans les titres de Christophe pour "Sur la route de Salina" (de Georges Lautner) ou de Nick Perito ("The Green Leaves Of Summer") apparait l'influence du western italien.
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Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)